Cégep de Rimouski : des compressions inattendues
Trois millions de dollars en moins dans son budget 2025-2026
Le Cégep de Rimouski apprenait récemment qu’il devrait composer avec des compressions estimées à trois millions de dollars dans son budget 2025-2026 : un montant bien supérieur à celui auquel l’institution d’enseignement s’attendait.
C’est ce qu’a appris la directrice générale du Collège de Rimouski, Julie Gasse, lors d’une rencontre du conseil des directeurs généraux, le mercredi 7 mai.
Elle indique que le Cégep s’était pourtant préparé à certains scénarios de compressions.
« On savait que s’il y avait des coupures en santé et en enseignement primaire et secondaire, qu’on ne s’en sauverait pas. On croyait qu’on serait en bas de l’indexation, donc on se disait qu’on aurait seulement 2 % d’augmentation de financement, incluant les avantages sociaux. Ce n’est pas ce qui est arrivé : on a 0.3 %, sans les coûts d’opération, ce qui inclut les avancées salariales qui ont été négociées pendant la dernière année scolaire », rapporte madame Gasse.
Un plan en quatre temps
Tandis que le montant exact des compressions sera annoncé le mois prochain, le Cégep travaille déjà sur un plan.
« On ne peut pas retirer 3 millions d’un budget de 73 millions, sans qu’il y ait des conséquences. Nous avons donc un plan en quatre temps. »

Ce plan inclut la révision des dépenses, des revenus, des processus et des dossiers et des ressources humaines.
« Les ressources humaines représentent quand même 85 % de notre budget. Sur ce 85 %, il y en a qui bénéficie de protections salariales avec leur permanence. Outre les permanences, il y a des employés temporaires qui occupent des rôles clés, donc notre marche de manœuvre n’est pas si grande. L’impact sur les ressources humaines sera très grand, dans le sens où des personnes qui ont des postes temporaires vont écoper […]. Il y a même des postes qui vont être abolis, alors que c’est assez rare pour le Cégep de Rimouski d’abolir des postes occupés. »
Le Cégep n’envisage pas pour le moment de faire des coupures de programme, autant à la formation régulière qu’à la formation continue. Trois classes de personnels sont donc à risque : le personnel-cadre, le personnel professionnel et le personnel de soutien.
Beaucoup à faire en peu de temps
Les semaines qui suivent ne s’annoncent pas de tout repos pour l’institut.
« Il faut avoir terminé notre budget pour le 17 juin. Ça nous donne quatre semaines pour réussir à tout attacher ça. Il y a la question mathématique : les règles ne sont pas nécessairement faciles à appliquer rapidement, mais il y a aussi la question des humains. On devra annoncer à des gens que leur emploi se termine. Tout cela doit se faire en très peu de temps, alors nous allons nous activer pour que ça se fasse bien. »
Si la directrice générale souhaite tout mettre en œuvre pour éviter que les étudiants subissent les impacts de ces compressions, elle sait qu’il est peu probable que ça soit le cas.
« Tout le monde ici joue un rôle clé dans notre mission, alors on s’imagine bien qu’il y aura des impacts. Pour les prochaines semaines, il sera important que notre communauté collégiale se resserre les coudes, s’entraide et fasse preuve de bienveillance, les uns envers les autres, parce qu’il y a des membres de la communauté qui devront quitter et ceux qui resteront ne l’auront pas nécessairement plus facile. »