La chasse du petit gibier fait face à de nombreux irritants
L’avenir de la chasse du petit gibier passe obligatoirement par un vrai Plan de gestion, efficace, attractif et porteur d’avenir que doit élaborer Forêts, Faune et Parcs Québec.
Cette activité de prélèvement, qui a déjà compté plus de 350 000 chasseurs dans la sauvagerie Québécoise, en dénombrait la moitié en 2019, avec 160 000 permis vendus, incluant quelque 3 000 permis pour les non-résidents.
La chasse du petit gibier a déjà occupé le 2e rang pour la valeur de ses retombées économiques en région, après l’orignal et juste avant le cerf de Virginie. Mais le portait de la chasse du petit gibier a bien changé.
D’où l’importance d’un Plan de gestion de l’espèce qu’élabore actuellement la biologiste Édith Cadieux, coordonnatrice provinciale de la gestion du petit gibier, à la Direction de l’expertise sur la faune terrestre, à la Direction générale de la gestion de la faune et des habitats au Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Mais sa tâche est ardue, complexe et la spécialiste devra composer avec de nombreux irritants qui minent l’activité et repoussent la relève.
Problématiques très répulsives!
Parmi ces problématiques qui freinent les amateurs à chasser le petit gibier, surtout la perdrix, c’est la perte de temps de chasse, notamment dans les territoires structurés comme les Zecs et les Réserves fauniques, et surtout attribuable à l’interdit de chasser durant la période de l’orignal. Et avec le nouveau Plan de gestion du Cerf, la chasse arc et arbalète va durer 14 jours. Des usagers soutiennent qu’il est ardu, voire dangereux, de chasser le petit gibier au fusil lors de la chasse à l’arc et arbalète. Suggestion, dans ces Zecs et certaines Réserves fauniques concernées, le MFFPQ pourrait protéger des territoires ou des zones de chasse en les réservant aux amateurs de petit gibier. Et dans les forêts libres, ce n’est guère plus accueillant. Des individus s’accaparent des territoires publics avec de fausses pancartes :« Chasse interdite, territoire sous bail».
Autres irritants redoutables
L’usage des VTT durant la chasse du petit gibier dans les Zecs et dans plusieurs Réserves fauniques, les coûts élevés pour chasser le petit gibier au quotidien dans les Réserves fauniques; 21,89$ taxes incluses, et dans les zecs où le tarif varie de 29,89 avec taxes à 37,74 plus taxes, soit 43.39$ par jour par chasseur de perdrix, en plus des dépenses de l’essence, et autres frais, ça revient cher la « poule »!
Autre impact redoutable pour la perdrix, les coupes forestières qui ont des conséquences majeures sur sa survie et celle du lièvre. Des coupes hivernales accidentent le sol où la perdrix installe son nid, et en mai, quand les perdrix couvent leurs œufs, le passage d’une multifonctionnelle ne pardonne pas.
Et quand il y a du reboisement et on sait le temps que ça prend, des éclaircies pré-commerciales coupent les arbres fruitiers, sorbiers, framboisiers qui nourrissent les perdrix. Et pourtant, le rajeunissement et l’enfeuillement de la forêt favorisent la gélinotte huppée et le lièvre qui préfèrent des forêts jeunes et mélangées. Ces irritants physiques miment l’état des populations de perdrix qui sont aussi soumises à des cycles plus ou moins marqués et qui subissent aussi des hivers rigoureux, sans trop d’habitat pour les protéger.
Forêts, Faune et Parcs Québec doit proposer, d’ici deux ans, une vision d’avenir efficace pour gérer et favoriser la croissance du petit gibier, concevoir des modalités de chasse qui rappelleront les chasseurs en forêt, et établir des objectifs réalistes à court terme.
Pour la biologiste Édith Cadieux, le mandat n’est pas facile. Pour alléger ou abolir les irritants, elle doit composer avec peu d’avenues de solutions.