Actualités > Économie > Rimouski-Forestville : Rilec presse Québec de financer la relance
Économie

Rimouski-Forestville : Rilec presse Québec de financer la relance

L’homme d’affaires de Rimouski a besoin de près de 9 M$ d’ici un mois
L’entrepreneur rimouskois, Louis-Olivier Carré, des Entreprises Rilec, la mairesse de Forestville, Micheline Anctil et le maire de Rimouski, Guy Caron. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Le président des Industries Rilec presse Québec de l’aider à financer la relance de la traverse Rimouski-Forestville, inopérante depuis trois ans. Louis-Olivier Carré réitère sa demande de subvention auprès du ministère des Transports et de la Mobilité durable et pour laquelle il a essuyé un refus, il y a trois semaines.

L’homme d’affaires de Rimouski a besoin de près de 9 M$ d’ici un mois pour faire l’achat d’un traversier européen.

« C’est un projet qui nous tient vraiment à cœur », a fait savoir monsieur Carré lors d’une conférence de presse tenue, ce lundi 16 juin, dans une salle bondée de gens d’affaires, d’élus et d’intervenants touristiques.

Une analyse du cabinet Blouin comptables professionnels agréés de Rimouski a démontré que de réels besoins justifiaient l’acquisition d’un navire ayant une plus grande capacité que le CNM Évolution, qui a assuré la liaison pendant 24 ans. 

Un total de 10 bateaux construits à partir de 2018 ont été sélectionnés. Louis-Olivier Carré s’est rendu en Europe pour faire des inspections techniques et son choix s’est arrêté sur un navire récent, construit l’an dernier.

Puisque rien n’est encore signé, il refuse de fournir son nom et sous quel pavillon il bat. 

Ce traversier peut accueillir 90 véhicules et 300 passagers, comparativement au CNM Évolution qui pouvait avoir 30 véhicules et 150 passagers à son bord. Il peut aussi transporter 14 camions-remorques. D’une longueur de 265 pieds (80,8 mètres) et d’une largeur de 52 pieds (15,8 mètres), il est à double entrée, c’est-à-dire qu’il n’a ni proue ni poupe.

« L’un des plus gros avantages de ce bateau, c’est qu’il n’y a pas de manœuvres à faire, a observé monsieur Carré. Il arrive toujours à quai dans le bon sens. Il présente donc une efficacité sur le plan de l’accostage. » 

La durée de la traversée devrait être d’environ deux heures. Comme ce type de bateau ne peut naviguer dans les glaces, sa saison d’opération serait de mai à octobre. 

Si ce bateau a été choisi, c’est parce qu’il ne nécessite pas de réparation et qu’il est le plus proche des normes canadiennes, de l’avis du patron des Industries Rilec. 

Service essentiel

Louis-Olivier Carré martèle que le redémarrage de la traverse est essentiel. Par ailleurs, il croit que le risque financier doit être partagé entre son entreprise et le gouvernement.

S’il a essuyé un refus à sa demande d’aide financière, le promoteur a cependant eu une bonne nouvelle: un mandat officiel a été confié à la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie pour étudier l’installation d’une traverse au quai de Rimouski.

« On espère qu’une avenue puisse être discutée avec le gouvernement pour dénouer l’impasse afin de rendre possible ce lien humain et économique essentiel pour le Bas-Saint-Laurent et la Côte-Nord, a indiqué l’homme d’affaires. C’est un lien qui est important pour la vitalité socioéconomique de nos régions. » 

Voici le navire réservé par Louis-Olivier Carré, dont la capacité d’accueil est de 300 passagers et 90 véhicules. (Photo courtoisie)

Comme Louis-Olivier Carré souhaite le retour du service en 2026, il faudrait que le navire soit arrivé à Rimouski au plus tard à la fin septembre. Le promoteur espère donc convaincre le gouvernement Legault d’ici un mois.

S’il n’a pas d’engagement ferme d’ici ce temps pour obtenir le soutien financier nécessaire à son acquisition, le navire retournera sur le marché. Au bout de cette échéance, si Québec dit toujours non, monsieur Carré croit que la population devra faire son deuil de cette traverse.

Élus favorables

Le maire de Rimouski accueille avec enthousiasme le projet et croit que Québec pourrait accepter de subventionner les infrastructures et les mises à niveau, comme il l’a déjà fait avec l’ancien propriétaire du traversier. L’élu nourrit beaucoup d’espoir.

À son avis, cette traverse pourrait venir en relève lorsque l’une des traverses n’est pas en fonction.

« Ça fait plus d’un an qu’on travaille avec monsieur Carré sur le projet, souligne Guy Caron. On est emballé par la viabilité du projet et par sa vision. Il faut maintenant avoir les moyens pour le réaliser. »

La mairesse de Forestville et préfète de La Haute-Côte-Nord s’est dite heureuse de constater la mobilisation du milieu autour du projet. « C’est un signal clair que c’est un service essentiel entre nos deux rives », a réagi Micheline Anctil.

Pour elle, il ne s’agit pas seulement d’un projet pour Forestville, mais pour toute la Côte-Nord et les régions limitrophes.

« C’est un levier de développement économique et touristique. C’est aussi nécessaire pour l’accès à des soins de santé et aux services éducatifs. Ce serait un juste retour pour la Côte-Nord qui, avec toutes ses ressources naturelles, contribue à l’économie du Québec. »

Facebook Twitter Reddit