Jardins de Métis : le 26e Festival international est lancé
Sous le thème « Frontières »
Le Festival international de jardins s’est ouvert aux Jardins de Métis pour une 26e saison. Sous le thème « Frontières », les concepteurs ont été invités à repenser la notion de frontière dans le contexte postcolonial actuel.
Ils ont ensuite été appelés à transposer leurs réflexions dans un jardin-environnement entremêlant les disciplines, tout en renégociant les idées reçues sur le jardin et le paysage, pour culminer sur un dialogue actif avec le public.
Des 180 candidatures déposées et qui provenaient de 27 pays, 4 ont été sélectionnées.
Patrick Bérubé de Montréal présente Back/Ground, pendant qu’Hermine Demaël de Montréal et Stephen Zimmerer de New York proposent Peek-a-Boo.
Puis, Michael Hyttel Thoro du Danemark suggère Scars of Conflict et Simon Barrette de Laval expose You shall (not) Pass. Le 26e Festival de jardins se poursuit jusqu’au 5 octobre.
Quatre nouveaux jardins
Trois maisons se trouvent au cœur du jardin Back/Ground qui évoque la notion de propriété privée, selon la directrice artistique du Festival, Ève De Garie-Lamanque.
Si le mot écologie peut avoir un lien avec le concept d’habitat ou de maison, il ne signifie pas pour autant un espace familial clos ni ne réfère à des considérations économiques ou à toute autre structure de contrôle, mais plutôt à un endroit commun à toutes les formes de vie.

« Notre jardin est fait d’un sol excavé et recouvert d’un parterre gris et mauve, explique la cocréatrice de Peek-a-Boo, Hermine Demaël. Dans ce parterre, il y a des portes amovibles, sous lesquelles on a inséré une marche et où on invite les gens à descendre, à s’asseoir sur la plateforme et à se retrouver au même niveau que les plantes. »
Le jardin Scars of Conflict évoque les paysages ravagés et les traumatismes psychiques causés par les conflits armés.
« Pendant la Première Guerre mondiale, les combats et les bombardements d’artillerie étaient si intenses qu’ils ont transformé le paysage », décrit son concepteur, Michael Hyttel Thoro.

L’installation monolithique You shall (not) Pass se compose de 5000 repères d’arpentage de couleur orange qui ont été enfilés sur des fils d’acier.
« Quand on s’approche, il y a un moment où on va se poser la question, comme pour n’importe quelle frontière: est-ce que je m’arrête ou est-ce que je continue? », décrit Simon Barrette. De loin, le jardin donne l’image d’un mur.
La Forêt des bâtons bleus
Une œuvre qui avait été créée pour le tout premier Festival en 2000 renaît: le Jardin des bâtons bleus de Claude Cormier. Ayant évolué pour devenir La Forêt des bâtons bleus, cette installation désormais permanente est un hommage à son créateur, décédé il y a deux ans.
« En 2000, le Jardin des bâtons bleus était une réflexion sur ce que sont un jardin et une platebande en relation avec le pavot bleu de l’Himalaya, importé au climat d’ici et qui est le symbole des Jardins de Métis, rappelle Yannick Roberge, associé de CCxA. Il est devenu une platebande en soi avec 2500 bâtons bleus qui sont peinturés sur trois faces. »