Une exposition immersive de Maryse Goudreau
Au Centre d’art de Kamouraska
Maryse Goudreau présente une exposition immersive au Centre d’art de Kamouraska. S’étalant sur deux étages, l’œuvre-archive Dans l’œil du béluga s’inscrit dans une recherche imprégnée de sensibilité et nettement engagée. L’installation de l’artiste multidisciplinaire est en place jusqu’au 1er septembre.
Cette gigantesque production artistique est non seulement le résultat du travail de Maryse Goudreau, mais aussi de la commissaire Noémie Fortin, originaire de Lac-Mégantic.
Dans l’œil du béluga
L’artiste d’Escuminac s’intéresse au béluga depuis une dizaine d’années. Pour concevoir cette exposition, Maryse Goudreau s’est inspirée de l’affection particulière qu’elle a pour cette espèce marine depuis qu’elle est toute jeune.
Cette œuvre immense fait suite à une demande que l’artiste gaspésienne a reçue afin de réaliser une exposition jeunesse sur le béluga.
« Je n’avais jamais fait une exposition qui s’adresse à l’intelligence particulière des enfants, raconte-t-elle. La question que j’ai décidé de porter durant mon exploration était de savoir comment on parle de la mort des baleines et de la disparition d’une espèce aux enfants. »
L’exposition porte une attention particulière à la pouponnière de bélugas. Mme Goudreau a trouvé son inspiration dans le mouvement citoyen de 2014 à Cacouna, relativement à un projet de port pétrolier. « C’était la première fois qu’on nommait les mots «pouponnière de bélugas», avance-t-elle. Je trouvais ça intéressant qu’on utilise une image de maternance pour protéger un territoire et une espèce. J’ai voulu faire exister cette image. »
L’un des éléments de l’exposition appelé Rejouer la pouponnière invite les visiteurs à prendre une dorsale de béluga en marbre dans leurs bras pour se bercer avec.

Démarche de cœur
Il s’agit de la troisième fois que l’exposition Dans l’œil du béluga est présentée, mais dans une version toujours un peu différente. Selon Noémie Fortin, la démarche des deux femmes est passée davantage par le cœur, plutôt que par la tête.
« On a poursuivi dans le jeu, les sens, le toucher, l’odorat, décrit la commissaire de l’exposition. On joue aussi dans la matérialité avec la pierre, le poil et tout ce qu’on peut toucher. »
Maryse Goudreau a notamment consulté Alix Beaulieu, la fille de la commissaire, afin de savoir si l’exposition était adaptée à un public d’enfants.
« Maryse m’a demandé si ça me faisait de la peine qu’on parle du deuil dans l’exposition, si c’était trop intense pour les enfants, confirme la fillette de 7 ans. Je lui ai dit que ça me rendrait un peu triste, mais que c’était important d’en parler pour que les enfants sachent ce que veut dire le deuil. »
Deux autres artistes exposent pour la saison estivale au Centre d’art de Kamouraska. Émilie Bernard de Cap-Chat présente Les heures vaporeuses, tandis que Marc-Antoine K. Phaneuf de Québec propose un parcours déambulatoire intitulé Splendeurs du Kamouraska composé de 20 affiches.