Michel Leblanc : passion, résilience et reconnaissance
L'artiste réalise son rêve en revenant au Bas-Saint-Laurent
L’artiste-peintre professionnel Michel Leblanc réalise son rêve en revenant au Bas-Saint-Laurent pour ouvrir un atelier-galerie, inauguré en bordure du fleuve au 520 route de la mer, à Sainte-Flavie.
L’inauguration de l’Atelier-Galerie d’art, qui précédait d’une journée l’ouverture officielle au public, était une occasion pour monsieur Leblanc de présenter le concept du lieu.
Ouvert de 10 h à 21 h, sept jours sur sept jusqu’à l’Action de grâce, le Rimouskois accueille les visiteurs pour le voir peindre et acheter ses tableaux.
« L’Atelier-galerie d’art Leblanc n’est pas seulement mon lieu de travail. Il y aura des ateliers d’un jour, s’adressant à des organismes communautaires, des enfants de la DPJ, des ressources intermédiaires. Ce seront de petits ateliers, dans lesquels les jeunes feront une toile en une journée », explique monsieur Leblanc.
L’artiste accordera ainsi une place de choix à la philanthropie. « Quatre fois par année, des œuvres seront remis gracieusement à des entreprises ou des entrepreneurs qui réaliseront des événements de bienfaisance dans la région. Depuis quelques années, ce sont plus de 100 000 $ qui ont été amassés avec les œuvres d’art Leblanc, pour des fondations dues à des encans ou d’activités-bénéfice. »
Michel Leblanc compte aussi mettre en lumière les œuvres de l’homme qui lui a transmis sa passion pour la peinture, soit son père, Ambroise, natif de Maria en Gaspésie.
« C’est le plus bel héritage que mon père pouvait me léguer. Aujourd’hui âgé de 89 ans, il est toujours actif et il verra ses œuvres être exposées. »
Un accident qui a tout changé
Michel Leblanc a traversé de nombreuses épreuves au cours de son parcours, dont un grave accident de la route en 2008.
« Je me suis réveillé à l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal, sorti d’un coma, à la suite d’un face-à-face, frappé par un chauffard. Les médecins m’ont sauvé la vie de justesse. À mon réveil, je n’avais plus aucun souvenir du passé. Je ne reconnaissais plus personne, même pas mon frère jumeau identique. »
Les ravages causés par l’accident lui ont enlevé le goût de vivre, jusqu’au jour où il se fait proposer de peindre dans un local désaffecté, au sous-sol de l’hôpital.

« C’est une animatrice en loisir de l’hôpital de réadaptation qui m’a fait une proposition hors du commun. Sachant que j’étais artiste peintre, elle me dénicha un local désaffecté dans le sous-sol de l’hôpital, en guise d’atelier de peinture clandestin. »
Bien qu’il ne se rappelait plus de personne, il se souvient s’être mis à peindre comme s’il n’avait jamais arrêté.
« J’étais artiste avant d’avoir l’accident, mais l’art m’a aidé à surmonter les épreuves. Quand j’étais à l’hôpital, c’est vrai que je voulais mourir. J’aurais aimé que quelqu’un m’aide à partir pour de bon, parce que j’étais une personne active. Je ne savais pas si j’allais pouvoir marcher à nouveau. Il y avait des infections, des complications, l’amputation était tout le temps probable et je ne pouvais pas concevoir, moi qui étais si actif, entraineur en activité physique, être en fauteuil roulant. L’art m’a aidé. Quand j’ai commencé à peindre dans l’atelier, dans le sous-sol de l’hôpital, je ne me sentais plus comme un patient. »
C’était une façon pour l’artiste de vivre avec sa nouvelle réalité.
« Je n’oubliais pas que j’étais en fauteuil roulant, mais pendant que je peignais, je ne voyais plus noir. Aujourd’hui, je marche, après toutes ces années, je réalise un rêve, celui de construire mon atelier-galerie d’art et c’est pour ça que quand je vois cette réalisation, je trouve ça très émouvant. J’ai voulu mourir, j’ai peint dans des sous-sols délabrés et me voici aujourd’hui dans un atelier de rêve pour un artiste. »
Projet de famille
Michel Leblanc compte sur l’appui de sa conjointe, Kristal Bouvry-Gallant et ses deux enfants, qui, d’une façon ou d’une autre, ont aussi été impactés par l’accident de 2008.

« Derrière tout rêve d’un homme se cache une femme. J’aimerais donc remercier celle qui a tout orchestré, depuis l’achat de la maison, à la construction de l’atelier. Merci à mes deux enfants, Noah et Stella-Rose, qui nous ont suivis dans cette aventure. »