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Aider à protéger le papillon monarque

Les citoyens invités à sortir en plein air et à trouver ces papillons

La population est invitée à documenter la période de reproduction de papillons monarques, qui est en cours, afin de permettre aux scientifiques du Canada, des États-Unis et du Mexique de mieux protéger cet insecte menacé.

Par Alexis Drapeau-Bordage- La Presse canadienne

Du 25 juillet au 3 août, le Blitz international de suivi du monarque incite les citoyens à sortir en plein air et trouver ces papillons et des plants d’asclépiades – où le monarque se reproduit – afin d’y répertorier le nombre d’œufs, de chenilles ou de chrysalides se cachant parmi les feuilles.

« Lorsqu’on collige toutes ces données, chacune de ces petites actions locales nous permet d’avoir un portrait continental de la population durant l’été », explique Maxim Larrivée, directeur de l’Insectarium de Montréal, un des groupes qui chapeaute l’événement au Canada.

« C’était impossible à faire avant que le blitz monarque international existe. Nous n’avions que des mesures de la population durant l’hiver. Cela nous permet d’avoir une meilleure compréhension de la dynamique de population d’une année à l’autre ».

Les données recueillies lors de ces 10 journées permettent entre autres de déterminer les zones prioritaires pour la conservation et d’orienter les actions sur le terrain. Le directeur de l’Insectarium invite les gens à publier leurs trouvailles sur les sites de Mission monarque.

Alors que la population de monarque a baissé de 90 % dans les 25 dernières années, M. Larrivée ajoute que les chiffres récoltés l’hiver dernier au Mexique étaient les deuxièmes plus bas jamais enregistrés.

Il note que, toutes espèces confondues, il y a de 20 % à 30 % moins de papillons eu Canada qu’il y a 20 ans. Bien plus importante que les autres espèces – qu’il s’agisse de papillons migrateurs ou pleinement canadiens –, la perte de population du monarque s’explique d’abord par des facteurs environnementaux.

Celui qui est «identifié comme étant le plus important par la communauté scientifique», indique le directeur de l’Insectarium, c’est l’éradication des asclépiades dans les champs, que ce soit en périphérie des productions ou directement dans les grandes monocultures.

L’utilisation de pesticides, notamment dans l’industrie du maïs aux États-Unis, nuit aussi aux papillons. Bien que ces produits ne tuent pas directement l’insecte volant, ils les font agir «un peu comme s’ils étaient en état d’ébriété en tout temps», rendant la reproduction plus difficile.

La cerise sur le sundae

Parallèlement, des plantes cousines de l’asclépiade trompent les papillons qui y pondent par erreur, la chenille naissante n’arrivant souvent pas à se reproduire par la suite.

L’augmentation du nombre d’événements météorologiques extrême et les changements climatiques représentent alors «la cerise sur le sundae» de leur extinction, selon M. Larrivée.

Mais il reste de l’espoir pour ce papillon orangé. M. Larrivée explique qu’ils pondent en moyenne 200 œufs, il a donc espoir que la population pourrait croître rapidement si les conditions étaient plus favorables à la reproduction.

L’année dernière, près de 6000 personnes ont participé au Blitz, un record pour l’événement. M. Larrivée a confiance que la hausse va continuer, alors qu’il sent que le mouvement de protection des monarques a le vent dans les ailes.

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