Actualités > Hausse du prix de la crevette, malgré les défis
Actualités

Hausse du prix de la crevette, malgré les défis

Le prix varie de 1,52$ à 1,88$ la livre, selon la grosseur du crustacé
Des crevettes au débarquement. (Photo Le Soir – Johanne Fournier)

Après de longues négociations, les pêcheur de crevette peuvent enfin compter sur une hausse de 5 cents la livre au débarquement pour leur produit.

Selon l’entente intervenue le 28 juillet entre l’Office des pêcheurs de crevette du Québec (OPCQ) et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), le prix varie de 1,52$ à 1,88$ la livre, selon la grosseur du crustacé.

Cette négociation tardive s’explique par un phénomène particulier. La majorité des crevettiers gaspésiens ont exploité pour la première fois un permis de pêche exploratoire au homard cette saison.

« Six crevettiers ont pêché le homard avec l’intention de pêcher la crevette après, ce qui fait que ça a retardé les négociations », confirme le directeur de l’OPCQ, Patrice Element.

Saison qui a démarré lentement

Depuis le 1er juillet, date de début de la deuxième période de pêche, seuls quatre pêcheurs québécois ont pris le large. Trois pêcheurs du Nouveau-Brunswick complètent les équipages actifs. Ils débarquent leurs prises pour La Crevette du Nord Atlantique de L’Anse-au-Griffon.

Les volumes de capture reflètent cette réalité mitigée. Si les taux actuels de captures de 30 000 à 50 000 livres par voyage hebdomadaire semblent acceptables comparativement à la fin de 2023, ils demeurent cependant bien en deçà des standards d’il y a une décennie. La norme oscillait alors entre 60 000 et 70 000 livres par sortie.

Pêches et Océans Canada a augmenté le total autorisé des captures de 27% par rapport à l’année passée. (Photo Le Soir – Johanne Fournier)

Prix selon la taille

La grille tarifaire négociée établit des prix selon quatre catégories de crevettes définies en fonction de la taille.

L’augmentation du prix est bien accueillie par les pêcheurs, considérant qu’elle survient dans un contexte difficile pour l’industrie.

« Depuis quelques années, les transformateurs ne veulent presque plus prendre de crevettes parce que les rendements ne sont pas assez bons », explique monsieur Element.

Optimisme prudent

Malgré les enjeux de cette pêche, la saison s’est amorcée avec un certain optimisme. Le ministère fédéral des Pêches et des Océans a fixé le total autorisé des captures à 3809 tonnes. Il s’agit d’une hausse de 27% par rapport à l’année passée. Bien que modeste historiquement, cette augmentation témoigne d’une certaine stabilisation des stocks.

Les défis demeurent néanmoins considérables. L’augmentation de la température de l’eau, la baisse du taux d’oxygène et la prédation par le sébaste continuent d’affecter la biomasse de crevettes.

Toutefois, les scientifiques ont observé une légère baisse de la température du golfe du Saint-Laurent au cours de la dernière année; un facteur favorable à l’espèce. Les conditions ne devraient pas s’améliorer significativement à court et moyen terme, selon le MPO.

« Dans un avenir prévisible, le sébaste va demeurer un prédateur important de la crevette, admet le porte-parole des crevettiers. Mais, on peut espérer une stabilisation de la biomasse de crevettes et même, en étant optimiste, une amélioration. »

Bien qu’elle offre une légère bouffée d’air aux pêcheurs, cette entente tarifaire s’inscrit dans la réalité complexe. L’industrie doit composer avec les changements climatiques et leurs répercussions sur l’écosystème marin du Saint-Laurent.

Facebook Twitter Reddit