Luck Mervil déclaré coupable d’agression sexuelle
Décision annoncée au palais de justice de Rimouski
L’artiste Luck Mervil a été déclaré coupable d’agression sexuelle jeudi (7 août), au palais de justice de Rimouski par le juge James Rondeau. Les faits reprochés remontent à la nuit du 23 au 24 juin 2000 à la suite d’un spectacle tenu au parc Beauséjour.
Le juge a rejeté sa défense d’erreur sur la personne. Le magistrat a estimé que la défense de l’ancienne vedette de Notre-Dame-de-Paris manquait de crédibilité.
« Le tribunal ne croit pas le témoignage de l’accusé », a tranché le juge Rondeau, rejetant du même coup la thèse de l’erreur sur la personne invoquée par l’ancien interprète de Clopin.
Les faits
Selon le témoignage de la plaignante, alors âgée de 19 ans à cette époque, le début des événements se sont déroulés dans un bar du centre-ville de Rimouski.
La jeune femme, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, avait expliqué avoir reconnu l’artiste grâce à sa notoriété, acquise notamment dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris.

Après avoir consommé deux shooters et quelques gorgées de bière, elle avait ressenti des malaises soudains: nausées, vertiges et sensation imminente de perte de conscience. Ses derniers souvenirs lucides s’arrêtaient au moment où elle se dirigeait vers les toilettes.
La plaignante avait ensuite décrit un réveil traumatisant dans une chambre d’hôtel, où elle avait découvert l’accusé en train de la pénétrer sans son consentement.
Malgré ses refus répétés, l’homme lui avait répondu: « Ça fait une heure qu’on est en train de baiser! »
Identification contestée
De son côté, Luck Mervil avait constamment nié ces accusations. L’artiste soutenait ne jamais sortir seul et être toujours accompagné de son équipe, notamment de son frère qui était disc-jockey lors de ses spectacles.
Il avait affirmé ne pas reconnaître la plaignante et n’avoir aucun souvenir d’une quelconque rencontre intime à Rimouski en juin 2000.

L’accusé avait précisé être arrivé dans l’après-midi au volant d’une Mercedes décapotable prêtée par son comptable, un détail qui correspondait au témoignage de la plaignante concernant un véhicule de luxe.
La célébrité de Luck Mervil, acquise grâce à son rôle dans Notre-Dame de Paris, un spectacle ayant écoulé 7 millions d’albums selon lui, s’est finalement retournée contre lui.
Cette visibilité médiatique rendait peu crédible sa défense d’erreur sur la personne, l’artiste reconnaissant lui-même être facilement identifiable.
Appel annoncé
L’inculpé reviendra en cour le 6 novembre pour connaître la date des observations sur la peine.
Cependant, la défense a immédiatement annoncé son intention de porter le verdict en appel.
« Nous avons pris connaissance de la décision du tribunal, a fait savoir Luck Mervil dans une déclaration transmise à la presse. Pour le moment, nous nous concentrons sur les prochaines étapes juridiques et demandons que l’intimité de notre famille soit respectée. Aucun autre commentaire ne sera émis. »