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Chaleurs accablantes : récoltes et bétail fragilisés 

Conséquences majeures sur les producteurs agricoles
Une vache laitière.(Crédit photo : Producteurs de lait du Québec)

Les chaleurs accablantes enregistrées au Bas-Saint-Laurent, la semaine dernière, ont entraîné des conséquences sur le milieu agricole et ses producteurs.

La propriétaire de la Ferme Ciboulette Inc. à Saint-Pierre-de-Lamy dans le Témiscouata, Julie Gagnon, vit un été sans véritable équilibre pour les récoltes. 

« Au début de l’année, il y a eu beaucoup de pluie. Le printemps a été plus tardif que l’année dernière. Pendant un bout de temps, on avait un surplus hydrique. Il y avait beaucoup d’eau dans le sol, alors qu’en ce moment, on est en période de sécheresse. Le système d’évaporation est à son maximum », indique madame Gagnon, aussi première vice-présidente de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, responsable du comité de prévention et trésorière.

Ces conditions météorologiques forcent les producteurs à irriguer leurs champs, mais que le processus demeure complexe puisqu’ils doivent aussi s’assurer de ne pas manquer d’eau. Ce ne sont pas non plus tous les agriculteurs qui sont équipés pour le faire.

« Ça représente des coûts et des heures supplémentaires. On a aussi semé plus tard, donc la saison a débuté plus tard, mais la chaleur fait en sorte que la maturité va beaucoup plus vite. Ainsi, la taille des légumes sera plus petite. »

Baisse de rendement

C’est le même enjeu pour les productions animales. L’excès de chaleur affecte notamment les vaches laitières.

Pour éviter une baisse de rendement, les agriculteurs doivent garder leurs animaux à l’intérieur en installant des systèmes de ventilation.

« Ce sont aussi des coûts supplémentaires qui ne sont pas assumés dans les coûts de production et au bout de la ligne, on fait le même prix », souligne Julie Gagnon.

Il est rare que les producteurs agricoles s’accordent la même courtoisie que leurs animaux. (Photo courtoisie)

Les agriculteurs ont le réflexe de se soucier du bien-être de leurs animaux. Il est plus rare qu’ils s’accordent la même courtoisie.

« Il y en a qui commence tôt, qui vont dans les champs et c’est tout un travail à faire dans des chaleurs comme ça. Il faut prendre des pauses et boire de l’eau. Après, comme il s’agit de notre production et de notre entreprise, il arrive qu’on mette ça de côté, comme producteur. C’est pour ça qu’il faut se rappeler qu’on doit être encore là le mois ou l’an prochain. Le bien-être humain demeure un aspect non négligeable. »

Important nuage de poussière

Yannick Côté de la Ferme Coya et des Bergeries du village, à Les Hauteurs, a également constaté des impacts sur sa production. Ses champs étaient très secs, à un point tel que lors de l’épandage du fumier, un important nuage de poussière s’est formé, ce qui est inhabituel.

L’épandage du fumier et la poussière qui se forme sur la propriété agricole de Yannick Côté. (Photo courtoisie)

« Malgré tout, mes champs ne sont pas jaunes. Ils ne sont pas brûlés par la sécheresse, alors ce n’est pas encore dramatique. Ce qui a été le plus dur, c’était du côté des animaux, dans la ferme. » Le 2vice-président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent rapporte que ses 45 vaches laitières ont vu leur production diminuée pendant la chaleur extrême.  

« Dans ces cas-là, on essaie de soigner les vaches plus tôt, avant qu’il ne fasse trop chaud, pour avoir moins de mouvement. Notre système de ventilation fonctionne à 100 %, alors on essaie de diminuer notre présence dans la ferme pour que les animaux bougent moins et aider à garder la fraicheur, parce qu’il faisait extrêmement chaud », ajoute monsieur Côté.

Son système de ventilation qu’il a fait installer devra être revu. « On m’avait dit que ma ventilation était bonne, mais je pense qu’il faudra quand même revoir le tout, en raison des changements climatiques. »

Ces changements se font davantage ressentir dans le milieu depuis quelques années.

« Depuis cinq ou six ans, on s’en rend compte. Ça survient d’un coup sec, sans qu’on s’y attende. Parfois c’est le contraire. Il y a quatre ou cinq ans, j’avais vu ça une fois dans ma vie de gros vents, mais maintenant, il y en a trois ou quatre fois par an. »

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