Un film fait revivre Thomas Deschênes
Le violoneux et l’ethnologue
Le nouveau film de la cinéaste rimouskoise, Stéphanie Lessard-Bérubé, est maintenant disponible. Le violoneux et l’ethnologue raconte l’histoire de Thomas Deschênes, un violoneux et luthier de Les Hauteurs qui a vécu entre 1909 et 1993.
Le court-métrage commence avec des rencontres entre Thomas Deschênes et le folkloriste et ethnologue Jean Trudel qui a travaillé à transmettre le savoir-faire du violoneux.
« On est avec Thomas dans les années 70. C’est Jean qui l’a amené dans les grandes villes pour rencontrer le public. On commence avec cet aboutissement pour le ramener ensuite à Les Hauteurs dans son atelier où il explique comment il fabriquait ses violons », indique Stéphanie Lessard-Bérubé.
La cinéaste passionnée de musique traditionnelle a voulu mettre en valeur la relation entre les deux hommes.
« J’ai voulu raconter cette relation entre le créateur et le porteur de traditions », souligne-t-elle.

Cette production de 18 minutes a été réalisée dans le cadre d’un appel de projets portant sur la musique traditionnelle. Le Conseil québécois du patrimoine vivant voulait offrir du contenu artistique en lien avec le lancement du Fonds Jean Trudel, une plateforme web qui comprend des enregistrements audio et vidéo des collectes faites par l’ethnologue au Québec entre 1965 et 1977.
« Il y avait un travail de valorisation des archives produites par Jean Trudel pour les rendre accessibles. Ils voulaient que deux œuvres soient créées à partir de celles-ci. Mon film permet de rentrer dans des archives organisées pour découvrir Thomas Deschênes », explique celle qui œuvre dans le cinéma documentaire depuis une quinzaine d’années.
Autres projets
Ce projet se veut complémentaire et au livre Journal d’une cinéaste-violoneuse et au documentaire Corps à corps musicaux sur lesquels Stéphanie Lessard-Bérubé travaille présentement.
« Avec le film, j’essaie de parler du violon traditionnel aujourd’hui dans le Bas-Saint-Laurent en revalorisant des airs qui ont été collectés à une autre époque. Quelqu’un parle de sa relation au violon traditionnel en jouant un air de Thomas à sa manière. Dans le livre, je raconte sa mémoire », dit-elle.
Avec Le violoneux et l’ethnologue, la cinéaste a décidé d’aller plus loin avec l’histoire du Bas-Laurentien.
« Ce qu’il y a de différent avec mes autres projets, c’est que Thomas se raconte lui-même. Ça va permettre aux gens de le rencontrer, de l’entendre parler et jouer et de retourner à l’époque. Quand il travaille le violon dans son atelier, ce sont les conditions des années 70. Il avait une philosophie qu’il ne peut que raconter par lui-même. »
Le violoneux et l’ethnologue est disponible en ligne sur le site de Stéphanie Lessard-Bérubé et sur celui du Fonds Jean Trudel. Le livre Journal d’une cinéaste-violoneuse sortira prochainement et la Rimouskoise travaille présentement sur le financement postproduction de Corps à corps musicaux.