Des syndicats trouvent les primes inéquitables
La centrale syndicale CSN et la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ) ne sont pas satisfaites des primes aux travailleurs de la santé et des services sociaux, annoncées vendredi dernier.
« Pour le gouvernement, les travailleuses et les travailleurs du secteur public au front contre la COVID-19 n’ont pas toutes et tous la même valeur. C’est inacceptable. Ces femmes et ces hommes qui luttent pour nous méritent mieux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.
Éducation
« Après un premier arrêté ministériel en éducation, le 18 mars, qui venait suspendre certains droits des travailleuses et des travailleurs et un second le 21 mars, qui venait faire la même chose dans le secteur de la santé et des services sociaux, c’est à nouveau par une décision unilatérale que le gouvernement est venu fixer les modalités entourant la prime COVID-19, un geste fortement décrié par la CSN », indique un communiqué.
Toutefois, au-delà de la façon de faire, la prime en elle-même est loin de satisfaire la CSN. « Comme cela est libellé dans l’arrêté ministériel déposé hier, le Conseil du trésor choisit d’offrir à certains salariés du réseau de la santé et des services sociaux une prime de 8 %, et à d’autres, une prime de 4 %, alors que tous les salarié-es sont sous pression de façon continuelle durant cette crise. »
Montants plus bas
Pour la CSN, les iniquités qu’entraîne une prime exprimée en pourcentage sont injustifiables. « Une prime en pourcentage, qui se traduit forcément par des montants plus bas pour les salaires les moins élevés, envoie le message aux travailleuses et aux travailleurs que de mettre sa vie en danger ne mérite pas la même reconnaissance pour toutes et tous », poursuit Caroline Senneville.
À l’instar de ce que le gouvernement a mis en place pour le secteur privé (prime de 4 $ l’heure en montant fixe et montant fixe de 100 $ par semaine), la CSN demande à nouveau au gouvernement d’établir la prime spéciale sous forme d’un montant fixe. « Depuis le début de la crise, la CSN se bat pour que la contribution de TOUS les anges gardiens soit reconnue à sa juste valeur et elle poursuivra les discussions en ce sens dans les prochains jours. Dans le contexte actuel, le gouvernement doit faire mieux », conclut Caroline Senneville.
« Insulte publique »
La Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ) est extrêmement déçue du contenu de l’arrêté ministériel du 4 avril.
« Pour la FPHQ, cet arrêté ministériel n’est qu’une nouvelle insulte publique envoyée à tous les travailleurs du préhospitalier, à tous les travailleurs paramédicaux, répartiteurs médicaux d’urgence et employés de soutien », précise un communiqué.
« Nos travailleurs sont aux premières lignes du combat contre le COVID-19, mais ils obtiendront encore des conditions qui sont inférieures à celles de plusieurs autres services essentiels! Alors que certains obtiendront des primes de de 8%, les travailleurs du préhospitalier ne sont reconnus qu’à moitié, avec des primes de 4%. Nous sommes en colère, nos membres sont en colère, et nous avons raison de l’être. C’est ce que vaut la vie d’un travailleur paramédical, 4%, la moitié de la vie d’un autre travailleur ? C’est une insulte » s’exclame Daniel Chouinard, président.