Ils sont parmi nous
L’auteure Suzanne Myre propose une vingtaine de nouvelles
Beaucoup d’humains sont immanquablement ensorcelés par le charme mystérieux de ces félins miniatures qu’on appelle… les chats! L’auteure Suzanne Myre en fait sans doute partie. Elle a donc publié un livre qui propose une vingtaine de nouvelles sous un titre bien allusif : Ils sont parmi nous.
Avouons que les chats n’ont pas toujours un rôle de premier plan dans ces nouvelles, qui sont de qualité inégale. Avant tout, ce sont bien entendu les humains et les humaines qui sont racontés, avec de l’humour et beaucoup de sarcasmes.
La laideur et la beauté des gens, l’apparence féminine, les fantasmes : voilà des thèmes qui survolent les récits. Ça explique un peu l’attrait des minous. « On envie les chats qui, du début à la fin de leur vie, restent mignons ».
Il est question aussi de l’infidélité, du vieillissement, de la mort, des relations avec les hommes (qui « manquent de couilles », peut-on lire…).
Quelques histoires se déroulent dans un hôpital, un milieu dans lequel l’auteure a sûrement déjà travaillé. D’autres récits surviennent dans le milieu littéraire, comme dans les salons du livre. Un autre domaine familier pour madame Myre.
Sous le toit d’un écrivain raté et indifférent
Par exemple, l’une des nouvelles raconte la vie d’un chat qui a perdu son maître adoré et qui se retrouve sous le toit d’un écrivain raté et indifférent.
Une autre implique une femme arrivée à la retraite qui doit refaire sa vie après avoir connu un emploi détesté et un mari parti ailleurs.
Une autre met en scène un lecteur qui exige de l’écrivaine qu’elle signe un roman plutôt que des nouvelles.
Il paraît que la nouvelle littéraire n’est pas très populaire au Québec. C’est dommage.
Son format, court et percutant, permet parfois de fouiller dans des petites zones de la vie que nous ne sommes pas habitués à bien percevoir, dans des émotions subtiles qui peuvent aller de la pire des tristesses à la plus rigolote des folies.

Ils sont parmi nous, Suzanne Myre, L’instant même, 2025, 200 pages.
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