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Kukum : récit d’une vie innue

De l'auteur Michel Jean
La page couverture du livre Kukum. (Photo courtoisie)

Dans les dernières années, évoquer l’histoire des autochtones à travers le Canada a donné l’occasion à plusieurs citoyens d’être mieux sensibilisés à la réalité passée et présente des Premières Nations. 

Michel Jean, autrefois chef d’antenne au réseau TVA, a signé une série de romans qui racontent avec talent et intimité le mode de vie des communautés innues et les épreuves que ses membres ont pu subir au fil des ans.

L’auteur est lui-même un Innu (qu’on appelait aussi Montagnais), né à Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), près de Roberval. 

Dans Kukum, il raconte l’histoire de son arrière-grand-mère. Elle s’appelait Almanda Siméon. Cette orpheline blanche est tombée amoureuse de Thomas, un Innu. Ils ont fait leur vie ensemble, élevant une famille, au gré des traditions autochtones.

La page couverture du livre Kukum. (Photo courtoisie)

Dans la première partie de sa vie, à l’approche des années 1900, Almanda s’adapte à la réalité amérindienne : parcourir un immense territoire de lacs et de forêts pour la chasse et la pêche de subsistance, partager la vie nomade et les valeurs d’entraide de son peuple. Une vie difficile, mais dans le grand air et la liberté. 

Contraints à vivre dans des réserves

À partir des années 1920, les coupes à blanc sur les territoires forestiers et la drave sur les rivières, par de grosses compagnies à profit, ont bouleversé le mode de vie des Innus. Les nomades sont devenus sédentaires. Ils sont contraints à vivre dans des réserves.

Puis a commencé le rapt des enfants de six à 15 ans, par le gouvernement fédéral avec l’aval des curés. On les a placés dans des pensionnariats, prétendument pour civiliser par l’instruction cette jeune progéniture.

Des blessures vives dans la communauté, une souffrance qui fait encore des ravages aujourd’hui. C’est tout ça que raconte Michel Jean, dans le doux et douloureux souvenir de ses propres ancêtres.

L’auteur a par la suite publié d’autres livres sur les Innus: Atuk, elle et nous; Le vent en parle encore; Tiohtiáke; ainsi que son plus récent, Qimmik, qui se déroule cette fois dans le Grand Nord, chez les Inuits.

Kukum a été traduit en anglais, en allemand et en espagnol en plus d’obtenir plusieurs prix littéraires, ici et en Europe.

Kukum, par Michel Jean (Libre expression, 2019, 224 pages)

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