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Usine de Natrel à Amqui : pas de progrès dans les négos

Séance de conciliation effectuée le 16 octobre
L’usine d’Agropur d’Amqui (Photo courtoisie)

Dans le conflit de travail opposant Agropur aux employés de son usine d’Amqui, la rencontre de négociation de jeudi en présence d’un conciliateur n’a absolument rien donné et le syndicat déplore qu’il n’y ait pas d’autres rencontres prévues avant le 24 octobre. Pendant ce temps, le lock-out se poursuit et une centaine de travailleurs se trouvent sans emplois.

« Nous étions prêts à négocier au début de la semaine et même en fin de semaine, mais on nous propose seulement le 24 octobre. Ça commence à faire loin », commente le conseiller à la vie syndicale à la Centrale des syndicats démocratiques du Québec (CSD), Patrick Cyr.

Si la rencontre de jeudi n’a permis aucun progrès, la partie syndicale expose quelques questionnements. « Nous avons été surpris qu’il n’y ait aucun représentant local dans la délégation de Natrel, uniquement des gens de l’extérieur de la région. Pourtant, ils avaient toujours été là depuis le début. Ils connaissent nos membres. On nous a expliqué que les dirigeants locaux avaient des commandes à préparer. Cela a été vu d’un drôle d’œil de la part de notre équipe », rapporte monsieur Cyr.

Des projets d’investissement déjà connus

Ensuite, la rencontre a débuté avec la présentation de projets d’investissement pour l’usine d’Amqui. « Notre conseiller à la négociation, Vincent Caron, m’a rapporté que les gens de Natrel ont mis la table en parlant des investissements prévus à Amqui. Des éléments que nous connaissions déjà. Ça fait plus d’un an que ces projets sont sur la table. Je ne sais pas s’ils pensaient nous apprendre quelque chose. Tous nos membres sont déjà au courant. Je ne pense pas que c’était nécessaire de commencer la séance par ça. Est-ce que c’était une manière de nous faire comprendre certaines choses? Je ne le sais pas. Avant de parler d’investissements, je pense que Natrel aurait pu prévoir qu’il y aurait une négociation de convention collective avec les salariés d’Amqui et qu’ils auraient sûrement des attentes ».

Aucune avancée

Il y a eu quelques discussions en avant-midi qui n’ont mené à aucune avancée.

Des employés manifestent devant l’usine d’Agropur à Amqui. (Photo courtoisie)

« Dans l’après-midi, les équipes sont restées chacune de leur côté. Nous étions prêts à négocier lundi et mardi compte tenu de l’urgence d’agir. Les dates n’ont pas été retenues, mais il y a une ouverture pour devancer s’il y a une ouverture de l’une ou l’autre des parties. Sinon, ce sera le 24 octobre en présence du conciliateur. Pour nos troupes, le fait que ça aille à vendredi prochain amène à se poser des questions sur la perception de Natrel face à une centaine de travailleurs et leurs familles qui écopent par rapport à la situation. On ne peut pas forcer les gens de l’autre côté à venir s’asseoir, mais il va falloir que ça bouge parce qu’Amqui va finir par avoir des répercussions », affirme le représentant syndical.

À la recherche d’emplois temporaires

Déjà certains travailleurs ont commencé à chercher des emplois temporaires.

« Nous avons planifié nos lignes de piquetage pour permettre aux membres de pouvoir travailler parce qu’ils reçoivent une indemnité de grèves de la CSD, mais ce n’est pas équivalent à leur salaire. Le but n’est pas d’inciter les travailleurs de Natrel à quitter, mais d’occuper un emploi en attendant le dénouement du conflit. On va sortir un communiqué aujourd’hui (vendredi) pour solliciter les employeurs de la région aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre de penser à nos travailleurs. Espérons que ce soit pour une courte période, mais nous allons dire aux entreprises que nous avons environ 90 travailleurs disponibles », poursuit monsieur Cyr.

En lock-out depuis le 13 octobre

Rappelons que l’employeur a déclenché un lock-out le 13 octobre au matin en réponse au déclenchement d’une grève de 24 heures la veille par les syndiqués.

Dans un communiqué, Agropur assure qu’elle respecte le droit de grève de ses employés. La coopérative précise toutefois que ce type d’interruption non planifié et susceptible d’être intermittent comporte des risques pour la salubrité, la sécurité alimentaire ainsi que la qualité des produits.

L’entreprise explique qu’en tant que transformateur laitier, elle « ne peut se permettre de telles interruptions, qui perturbent ses opérations, affectent la chaîne d’approvisionnement et sont incompatibles avec les exigences de la transformation alimentaire en continu. »

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