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Ginette : visage de l’itinérance à Rimouski 

La dame vit sur la montée Industrielle-et-Commerciale 
Ginette vit sur la montée Industrielle-et-Commerciale, depuis quelques semaines, à Rimouski. (Photo courtoisie)

Les automobilistes qui circulent sur la montée Industrielle-et-Commerciale de Rimouski sont nombreux à avoir remarqué la présence d’une dame sans domicile depuis plusieurs semaines, Ginette, qui reste sur le trottoir, aux environs de la Cité des achats.

Les internautes aussi ont fait état de sa présence et plusieurs se demandent ce qu’elle fait à cet endroit précis. Le Soir est partie à sa rencontre. 

Ginette refuse l’aide proposée par différentes instances. Elle veut rester sur place « pour attendre son frère ».

Par respect, puisqu’elle n’a pas souhaité accorder d’entrevue au Soir, aucun détail supplémentaire ne sera divulgué sur sa personne. Elle tient à sa privée et ne cherche pas à se faire remarquer.

Les autorités compétentes sont au courant de sa situation et des suivis réguliers sont effectués pour assurer son bien-être.

Il s’agit toutefois d’un rappel saisissant : l’itinérance à Rimouski est bel et bien présente. 

« Les personnes itinérantes se sont beaucoup diversifiées. Il n’est plus seulement question de l’itinérant avec son panier d’épicerie rempli, qui porte trois ou quatre vestes en même temps. Il y a désormais des gens de tous les horizons », indique le directeur de l’organisme de travail de proximité, En Tout C.A.S., Luc Jobin.

Surtout invisible

Selon lui, l’itinérance à Rimouski ne se résume pas aux cas qui sont visibles.

Ginette transporte ses bagages partout où les citoyens l’aperçoivent sur la montée Industrielle-et-Commerciale. (Photo Le Soir.ca – Annie Levasseur)

« Elle est surtout invisible. Ce n’est pas parce qu’une personne est en situation d’itinérance visible qu’elle est plus mal en point qu’une personne qui est dans une situation d’itinérance invisible. Généralement, quand c’est invisible, c’est aussi plus éloigné, plus reclus et plus isolé. À ce moment-là, toute sorte de problèmes peuvent arriver, notamment des problèmes d’ordres physiques, avec la venue du froid. Il y a tout lieu de se questionner par rapport à ça et c’est entre autres pour cette raison que le Centre d’hébergement d’urgence, de la rue de l’Évêché, a été mis sur pied », explique monsieur Jobin.

« On tourne en rond »

La pénurie de logements n’est pas l’unique facteur de la hausse de l’itinérance à Rimouski au cours des dernières années.

Le directeur d’En tout C.A.S, Luc Jobin (Photo Le Soir.ca – Annie Levasseur)

« Il est certain que la situation du logement n’est pas toujours facile et ce n’est pas nécessairement parce que les logements sont rares, mais bien parce que les logements qui sont disponibles sont quelques fois, pour ne pas dire souvent, hors de prix pour des personnes qui sont en situation d’itinérance. On tourne donc un peu en rond. On constate que plusieurs pelletés de terre se font en ville et nous avons bon espoir que la situation du logement, donc que la trajectoire pour amener une personne en logement de façon plus permanente, s’améliorera dans les prochaines années », clame Luc Jobin.

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