Référendum de 1995 : chercher des conditions gagnantes
Plutôt que d’en tenir un autre à tout prix après l'élection de 2026
L’ex-député de Bonaventure et ministre du MAPAQ du Parti québécois au moment du référendum de 1995, Marcel Landry, croit qu’il faut rechercher des conditions gagnantes plutôt que d’en tenir un autre à tout prix dans un éventuel mandat du PQ en 2026.
Par Nelson Sergerie- Le Soir.ca
L’ex-élu rappelle ainsi cette idée de Lucien Bouchard, alors que la formation souverainiste pourrait prendre le pouvoir des mains de la CAQ en octobre prochain.
« Une des places qu’on s’est coincés en 1994-1995, c’était la pression hyperforte sur le Parti québécois de faire en dedans d’un an un référendum. Ça, je pense que le calendrier, il faut en demeurer maître. S’il y a une place où on s’est gouré, c’est de le faire en dedans d’un an. »
Militant depuis 1966 pour la souveraineté, il espère toujours voir de son vivant un référendum gagnant. « Je reprendrai les mots de monsieur Bouchard de l’époque. Il faut trouver les conditions gagnantes. Il faut travailler là-dessus. »
Attendre et espérer
L’homme de 78 ans note par ailleurs que les jeunes de 18-34 ans sont favorables à l’indépendance, ce qui lui donne une lueur d’espoir « d’ici quatre ou cinq ans ».
« J’ai un certain espoir, voire même un espoir certain. Je regarde ma descendance et ils savent quoi voter », note Marcel Landry, qui était entré au Parlement dans une partielle à la suite du décès du libéral Gérard D. Lévesque en février 1992, puis réélu en 1994.

« Il y avait eu l’échec du lac Meech et la Commission Bélanger-Campeau, et le Parti québécois, avec Jacques Parizeau en tête, s’était résolument positionné pour la souveraineté. Je m’y étais investi complètement. »
Déclaration déformée
La déclaration de monsieur Parizeau sur le vote ethnique a été déformée, soutient-il 30 ans plus tard.
« Il ne disait pas les votes ethniques, mais des votes ethniques. Il y a des gens qui l’ont charrié et démonisé. Monsieur Parizeau reste pour moi un homme d’une grande capacité intellectuelle », rappelle l’ex-député. Celui-ci a d’ailleurs réécouté le discours de la défaite de 1995 avant d’accorder cette entrevue au Soir.ca, pour être certain que sa mémoire ne lui jouait pas des tours.

À ses yeux, pour les militants de la première heure de la souveraineté du Québec, c’est en outre leur dernière chance de voir de leur vivant l’indépendance du Québec, si jamais le PQ prenait le pouvoir en 2026.

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