Le Québec en mouvement politique
L'opinion de Robin Lebel
Le monde politique québécois est en pleine effervescence. La Coalition Avenir Québec (CAQ), jadis triomphante, bat aujourd’hui de l’aile. Ce qui l’a propulsée au pouvoir semble désormais être la cause de sa chute.
L’opinion de Robin Lebel
François Legault a échoué là où l’on croyait qu’il serait l’homme de la situation. Le manque de vision en matière d’investissements a mené son parti droit vers le désastre. Gouverner en espérant frapper des coups de circuit à chaque fois n’a rien de stratégique. Ces déboires entraînent un effet de rebond.
Le Parti québécois, qu’on croyait moribond, reprend vie et c’est une bonne nouvelle. La démocratie se nourrit de pluralité et voir plus de deux partis réellement actifs est un privilège.
Les libéraux continuent de séduire le milieu anglophone tout en affirmant apprécier les francophones, par nécessité démographique. Leur politique d’immigration massive, tant au provincial qu’au fédéral, s’inscrit dans cette logique.

Je ne suis pas raciste, mais je sais que l’on ne quitte pas son pays par plaisir : dictature, guerre ou famine poussent la majorité des immigrants à chercher ailleurs stabilité et sécurité. Leur vote, par réflexe, se dirige souvent vers le camp du non lors des référendums, car ils craignent l’insécurité politique.
La CAQ, de son côté, voulait incarner le renouveau québécois dans un Canada uni. On pouvait rêver d’un Québec suffisamment fort économiquement pour « acheter » le reste du pays et le revendre à crédit. Mais avec Legault, ce scénario tient de la fantaisie. Le parti est trop centralisé autour de son chef.

Mise à part quelques figures comme Christian Dubé ou Geneviève Guilbault, les autres ont eu peu d’influence réelle. La CAQ risque de disparaître avec Legault.
L’autre option
Face à cela, le Parti québécois demeure l’autre option. Son identité est solidement ancrée, soit de faire du Québec un pays. En 1980, sa force reposait surtout sur l’identité francophone. Aujourd’hui, en 2025, il peut compter sur bien davantage. La langue reste prioritaire, mais le Québec a acquis une maturité nouvelle.
L’instruction est accessible à tous, l’ingénierie et les affaires se sont affirmées, la culture québécoise s’exporte, et nos ressources naturelles jouissent d’une reconnaissance internationale. Bref, nous avons désormais une identité et un savoir-faire de calibre mondial. Rien ne semble hors de portée.
Ce qui nous freine, ce sont les lois et la législation fédérale. Comment contrôler nos exportations, transformer le fleuve en véritable porte vers l’Europe, gérer notre industrie minière ou notre immigration, si nous ne tenons pas le volant ?
L’immigration est essentielle, surtout dans un contexte de dénatalité et de grave pénurie de main-d’œuvre. Mais tant que le contrôle demeurera à Ottawa, qui semble vouloir nous diluer, nous ne pourrons progresser pleinement.
Poser les fondations
Un pays se bâtit comme une maison : il faut en poser les fondations soi-même. Le Québec est rendu à cette étape. L’idée peut inquiéter, mais le véritable danger serait de ne rien faire. Car si nous restons immobiles, nous risquons de devenir des étrangers chez nous.
Et ce jour-là, nous comprendrons que ce n’est pas seulement la langue qui nous distingue, mais bien notre identité tout entière.


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