Anna veut sauver la route Athanase à Matane
Aucune réfection majeure n’a été effectuée depuis de nombreuses années
Par 26.11.2025 11:00
Anna Banville, une jeune Matanaise de 11 ans, part en cavale pour la réfection de la route Athanase.
La route Athanase est cette longue artère qui relie la 132 aux 4e et 5e rangs. Son nom est revenu souvent dans l’actualité en raison de son piteux état. Chaque année, on colmate les brèches, mais aucune réfection majeure n’a été effectuée depuis de nombreuses années.
Anna Banville l’a remarqué. La jeune fille de 11 ans et sa mère Cindy empruntent cette route sur une base quotidienne pour se rendre aux Écuries Éole. « Ça abîme les voitures quand on passe sur les bosses. Aussi, parce que ça fait fâcher ma mère. »
Elle indique que la route est remplie de nids-de-poule qui obligent sa mère à faire du slalom entre les trous. « Une fois, on est passé dans un trou et on pensait qu’on avait écrasé quelque chose tellement l’impact était grand. »
À force de faire le trajet, le sujet de l’état de la route est devenu une blague qui a pris de l’ampleur. En raison des nombreux de nids-de-poule, Athanase est devenu Atha-tha-tha-tha-nase. Ainsi, afin de sensibiliser les élus à l’état de la chaussée, deux pancartes ont été créées accompagnées d’une petite vidéo. L’objectif est simple : rendre la route plus sécuritaire
Le message s’est rendu aux bonnes oreilles puisque le maire de Matane, Eddy Métivier, a contacté Anna et sa mère. « Il y a aussi une rencontre avec la conseillère Lucie Lapointe afin de lui expliquer comment ça fonctionne lorsqu’il y a des routes à réparer. »
Cindy Desrosiers s’étonne de l’ampleur que tout ça a pris. « C’est une route qui est très empruntée et le fait que cette histoire fait boule de neige est parce que les gens sont d’accord avec Anna. »
La balle est maintenant dans le camp de la Ville de Matane. La route Athanase est actuellement en attente de financement de la part du ministère des Transports.
La portion de la route d’une distance de 1,6 km qui fait le lien entre la route 132 et le 4e rang est la responsabilité de Matane. Le reste appartient à Saint-Ulric.
Des démarches en cours
Le piteux état de la route Athanase est bien connu des élus de Matane. Tout le monde s’entend qu’elle manque cruellement d’amour, et ce, depuis fort longtemps. Le maire de Matane, Eddy Métivier, explique que des démarches sont en cours.
« Nous essayons de ficeler ce projet de réfection. Toutefois, il faut comprendre qu’il n’existe pas d’aide financière au provincial pour aider les municipalités à réparer les routes, à moins qu’on effectue aussi des travaux d’aqueduc et d’égouts, ce qui n’est pas le cas pour la route Athanase. »
La Ville de Matane a donc dû faire preuve de créativité afin de qualifier la route Athanase à une subvention du ministère des Transports.
« Avec l’accord des maires de la MRC, nous avons rajouté un paramètre selon lequel la route Athanase peut servir de voie de contournement en cas de fermeture de la route 132 en raison d’un accident ou autre », explique le maire Métivier.
Ayant ajouté ce paramètre, la route Athanase devenait donc prioritaire. Une demande d’aide financière a donc pu être déposée officiellement au ministère des Transports. La Ville de Matane attend actuellement une réponse. « On s’attend à un verdict d’une semaine à l’autre. »
Clin d’œil à Anna
Lorsque le maire Eddy Métivier a vu les pancartes installées par la petite Anna Banville, il a pris le soin d’appeler sa mère Cindy pour lui expliquer la situation.
« Anna m’a bien fait rire et j’applaudis le vent de fraîcheur qu’elle apporte. Elle a su mettre le doigt sur un problème qui dure depuis trop longtemps. »
Ce dernier insiste sur le fait que la route Athanase est sur la liste d’épicerie de la Ville de Matane depuis longtemps.
« Je connais des gens qui habitent ce secteur qui m’en parlent depuis un bon moment. Je souhaite sincèrement qu’on obtienne la subvention qui nous permettra de réaliser les travaux sans que ça coûte trop cher aux contribuables matanais. »