Prévention du suicide : des ressources disponibles dans l’Est

Le décès d’Éric Avon met en lumière la réalité de la détresse psychologique. Le Centre de prévention du suicide de l’Est (CPSE) rappelle que des ressources d’aide demeurent accessibles en tout temps pour toute personne ayant besoin de soutien ou d’écoute.

Basé à Rimouski, le Centre de prévention du suicide de l’Est dessert le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine ainsi qu’une partie du territoire de la Côte-Nord les soirs et les fins de semaine. La porte d’entrée pour tous les services est la ligne 1-866 APPELLE (277-3553). 

« On prend le temps d’évaluer la situation et le risque pour la personne ainsi que pour son entourage. Nous dirigeons ensuite vers un service qui peut être offert au téléphone ou par notre Escouade 24/7 qui peut se déplacer en tout temps », explique sa directrice générale, Isabelle Albert. 

Cette unité mobile est offerte dans Rimouski-Neigette, La Mitis, Matane-Matapédia et Témiscouata-Les Basques. D’autres ressources peuvent être déployées sur le reste du territoire. Un service d’hébergement est également en place à Rimouski. 

Lorsqu’un événement ébranle une communauté, comme c’est le cas pour le décès de monsieur Avon qui était connu et engagé, le Centre de prévention du suicide de l’Est augmente sa vigilance. L’organisme ne peut pas aller au-devant des demandes. Elles doivent venir de la population. 

« Toutes nos équipes terrain sont avisées des situations. Nous travaillons en collaboration avec la Sûreté du Québec. Il y a une possibilité d’augmentation d’appels et de gens en détresse. Nous nous assurons que les proches sont bien entourés et nous sommes là pour accompagner ceux qui ont besoin d’accompagner quelqu’un d’autre », mentionne madame Albert. 

Jusqu’à 13 000 appels par année

Le Centre de prévention du suicide de l’Est enregistre entre 12 000 et 13 000 appels annuellement. Ce nombre est constamment en augmentation, selon Isabelle Albert. 

Malgré tout le travail qui est fait, la statistique de trois suicides par jour au Québec demeure. 

« Il y a encore deux fois plus d’hommes que de femmes qui s’enlèvent la vie. Beaucoup de personnes sont touchées. Au Bas-Saint-Laurent, nous sommes dans la moyenne provinciale. Ça a déjà été moins enviable dans la région, donc il y a une amélioration dans les dernières années grâce à la prévention et la visibilité de nos services », dit-elle. 

Le réflexe d’appeler

Isabelle Albert souhaite que la population développe le réflexe de demander de l’aide en cas de détresse.  

« Si on se casse une jambe, on ne se pose pas la question à savoir si on va aller à l’hôpital. On y va parce qu’on a besoin de soins. Quand on a mal à l’âme, c’est aussi un problème réel. On a besoin de l’adresser. »

La directrice générale du Centre de prévention du suicide de l’Est soutient que plusieurs initiatives sont lancées en santé mentale pour améliorer le bien-être des hommes, notamment avec la Journée internationale de l’homme. 

« Nous travaillons fort pour démocratiser tout ça et pour qu’ils se sentent en confiance. La situation s’améliore, mais il y a encore du travail à faire. Dans notre culture, un homme c’est fort et ça ne demande pas d’aide. On n’est plus là en 2025, mais malheureusement c’est comme ça depuis longtemps et ça laisse des traces. »

Si vous éprouvez des problèmes psychologiques ou si vous connaissez quelqu’un qui présente des troubles de santé mentale, appelez la ligne d’aide 1 866 APPELLE (277-3553) ou composez le 8-1-1, option 2.

Le Centre de prévention du suicide de l’Est travaille d’ailleurs avec Santé Québec et les autres centres de prévention pour rendre le numéro d’urgence plus simple à composer. Il est possible d’obtenir plus d’information sur les services offerts par le CPSE au www.cpse.ca et sur la page Facebook de l’organisme.