Grandes marées : le déluge côtier qui a marqué l’histoire
Dossier spécial, 15 ans plus tard
Le 6 décembre 2010 est demeuré gravé dans la mémoire collective de l’Est-du-Québec. Cette journée a marqué le début d’une catastrophe naturelle sans précédent pour les communautés côtières du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
Pendant cinq à six heures, des vagues qui ont atteint plus de 5 mètres se sont abattues sur le littoral, causant des dommages considérables aux infrastructures et aux propriétés privées.
L’événement résultait d’une combinaison rarissime de facteurs météorologiques et astronomiques.
Comme l’explique Daniel Bourgault, il s’agissait d’un événement exceptionnel arrivant une fois en 50 ans ou peut-être même plus.

Selon le professeur à l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’UQAR, la tempête s’expliquait par trois facteurs : une période de grandes marées, des vents violents du nord-est atteignant 80 km/h et une basse pression atmosphérique qui a fait surélever le niveau de l’eau.
À Rimouski, la marée avait atteint un niveau record de 5,54 mètres, du jamais-vu en 110 ans. Les municipalités de Sainte-Flavie et de Sainte-Luce avaient été particulièrement touchées, avec respectivement 76 % et 72 % des propriétés en bord de mer endommagées. L’état d’urgence avait été décrété dans quelques villages, forçant l’évacuation de plus de 500 personnes.
Bilan catastrophique
La route 132, artère vitale de l’Est-du-Québec, avait été emportée ou recouverte d’eau et de débris à plusieurs endroits. Le bilan matériel s’est révélé catastrophique.
Dans la région, un total de 72 résidences ont été démolies, 18 ont été déplacées et une trentaine ont nécessité des réparations majeures. Plus de 21 M$ ont été versés aux sinistrés, sans compter les M$ consentis aux municipalités pour les dommages à leurs infrastructures.
Pour les riverains, les scènes vécues ce jour-là demeurent traumatisantes.
Des garages cassés en deux partant à la mer, des voitures roulant sur les vagues, des sous-sols inondés et des terrains engloutis par la force de l’eau ont marqué les esprits. Impuissants devant la fureur des éléments, certains propriétaires ont perdu jusqu’à 18 pieds (5,5 mètres) de terrain en quelques heures seulement.

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