« Loyauté culturelle » : montée de lait inquiétante

Le chef du Parti québécois, Pierre St-Paul Plamondon, ne trouve pas de mots assez durs pour qualifier l’attitude du milieu culturel, qui a accueilli par des communiqués protocolaires et génériques la nomination de Marc Miller comme ministre fédéral de l’Identité et de la Culture canadiennes.

« Vacuité intellectuelle », « aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel », « j’ai honte », « loyauté envers le Québec ».

Diantre! Quelle montée de lait pour ce qui relève de la simple politesse d’accueillir un nouveau ministre, quel qu’il soit. Il va de soi que cela ne présume en rien des prises de position à venir.

Cette bordée d’insultes fait craindre pour la suite des choses. À qui devons-nous notre loyauté comme citoyens ou comme artistes?

Que signifie cette loyauté? Et être loyal au Québec, est-ce devoir donner des gages? À qui? Au PQ? Et à son chef?

Ce type de loyauté inconditionnelle, on le retrouve généralement dans des organisations clandestines. Pas besoin de faire un dessin.

La honte retombe sur celui qui a formulé cette gênante déclaration autoritaire — et deux fois plutôt qu’une. Elle va le suivre longtemps.

Eudore Belzile, cofondateur du Théâtre des gens d’en bas