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Quand les libéraux s’enfoncent, le PQ avance 

La chronique d'opinion de Robin Lebel
Le chef libéral Pablo Rodriguez et son ex-députée, Marwa Risky. (photo courtoisie)

En politique, les hausses, comme les chutes dans les sondages, surviennent souvent comme un cheveu sur la soupe. Le Parti libéral du Québec en est un exemple frappant. Dans son cas, ce n’est plus un cheveu, mais une perruque entière qui tombe dans le bol.

La chronique d’opinion de Robin Lebel

Quant au Parti libéral du Canada, il n’est pas en reste. Mark Carney en a rajouté une couche en nommant Mark Miller comme ministre de la Culture, un geste qui ressemble à un coup bas pour Pablo Rodriguez, chef du Parti libéral du Québec.

Était-ce volontaire ? L’histoire ne le dit pas, mais il est fort probable que Rodriguez ait bientôt une franche discussion avec monsieur Carney. Rappelons que ce dernier avait déjà lancé une déclaration incendiaire en affirmant être « tanné » du débat sur le fait français au Québec. Voilà qui illustre bien une attitude récurrente. Nos voisins croient que tout leur est permis et que personne n’est assez lucide pour les voir agir.

Arrogance linguistique

Un ami français m’avait un jour décrit la perception européenne des Anglais. Selon lui, depuis que l’anglais est devenu la langue universelle, les Britanniques se considèrent comme un peuple dominant, au-dessus de la mêlée. Ils se croient plus intelligents. Lorsqu’ils adoptent une loi chez eux, ils sont convaincus qu’elle s’applique à la planète entière.

Les États-Unis partagent cette même certitude. Ce n’est pas de l’arrogance feinte. Ils en sont convaincus. Moi qui croyais que seuls nos anglophones canadiens se prenaient pour les gardiens du bon sens, j’ai compris que cette attitude est bien plus répandue.

Conséquences des nominations

Certaines nominations, qu’elles soient stratégiques ou maladroites, peuvent renforcer une cause sans que ce soit leur objectif. Le Parti québécois, lui, n’a rien eu à faire pour grimper dans les sondages : ce sont les autres qui ont reculé. Carney, Rodriguez et Miller, réunis, forment une véritable soupe aux pois. On imagine aisément les péquistes se réjouir de voir leurs adversaires s’embourber dans leurs propres contradictions.

Comment rester en tête ? La question est désormais de savoir ce que le Parti québécois fera pour conserver son avance. Les promesses
sont l’outil classique.

Pistes régionales

Voici quelques pistes. Décloisonner les régions et améliorer les infrastructures en promettant des ponts sur l’autoroute 20 entre Trois-Pistoles et Rimouski et à l’embouchure du Saguenay pour les Nord-Côtiers. Quant au troisième lien à Québec, mieux vaut ne pas s’y attarder. Laisser ce canard boiteux à la CAQ. On ne vole pas les idées des autres, surtout celles-là.

Améliorer les soins de santé en région en remettant sur la table le dossier de l’hémodynamie à Rimouski. Ce projet, jadis soutenu par les dons d’une vingtaine de citoyens, avait été rejeté par Québec. Le relancer serait un vrai coup de circuit pour la région dans une perspective souverainiste.

Élaborer un plan clair et ambitieux pour l’intégration des immigrants, indispensables face au déclin démographique et au manque de main-d’œuvre. Ils doivent se sentir essentiels au présent et à l’avenir du Québec. Le Parti québécois doit s’engager pleinement, sans demi-mesure, à les intégrer à la société québécoise, avec une vision nationale digne d’un parti qui gouverne un pays.

Langue et laïcité

Nos priorités comme peuple sont claires : langue et laïcité. Protéger et promouvoir le français, ciment de notre identité. Nous avons également trop donné à la religion obligatoire. La foi personnelle est respectable, mais le fanatisme, les signes ostentatoires et les tentatives de conversion n’ont pas leur place dans un Québec moderne.

Le message est simple : qui veut la liberté et la paix peut venir vivre au Québec. Ici, nous sommes responsables. Dieu, peu importe comment on le nomme, n’a rien à nous pardonner. Il est bienveillant et cela suffit. Ici, nous sommes responsables de nos actes et libres.

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