Les oies blanches en baisse : des corrections s’imposent
Diminution des densités de l’espèce
La situation de la grande oie des neiges, ou l’oie blanche, n’est pas aussi rassurante que l’on pense, au point ou la baisse des densités de l’espèce pourrait amputer en partie la durée de la chasse printanière.
Dans sa migration annuelle vers le sud, des observateurs étaient pourtant impressionnés par l’abondance de ces grands oiseaux. Plusieurs d’entre eux affirmaient en qu’ils n’en avaient jamais vus autant.
Mais la densité d’oies des neiges a chuté. Selon le Service canadien de la faune (SCF), la population comptait 428 000 individus au printemps 2025, ce qui est sous la limite inférieure de la population souhaitée par le SCF, soit de 500 000 à 750 000 oiseaux. Un premier constat négatif en plusieurs années.
Biologiste à la Fédération des chasseurs et pêcheurs du Québec, Michel Baril fait partie d’un comité de surveillance du SCF.
« Il y a quand même plus de 400 000 oiseaux, ce qui est un nombre assez considérable, surtout qu’en 1880, on parlait d’extinction », indique-t-il.
Des mesures de protection ont sauvé la grande oie des neiges, comme la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs Canada-États-Unis. Des lois sur la chasse sont apparues.
« C’est certain que la population d’oies des neiges a baissé depuis quelques années. Dans les années 1960, il ne restait que 25 000 oies », précise le scientifique, en entrevue dans le cadre de l’émission et du balado « Rendez-Vous Nature ».
Pas en danger
La protection des oies a donné des résultats. La population d’Oies blanches dépassé le million d’individus en 2010. Mais au printemps de 2025, le SCF a évalué le nombre d’oies à 428 000 individus au printemps 2025. C’est plus qu’un demi-million de moins qu’en 2010.
Michel Baril affirme néanmoins que les oies ne sont pas en danger pour autant. « Mais on doit tenir compte de la situation et c’est certain qu’il y a des choses qu’on fait mal actuellement et on doit les corriger. Les oies ne sont pas passées d’un million à 428 000 pour rien », tranche-t-il.

Selon ce dernier, les oiseaux sont peut-être un peu trop chassés, un peu trop exploités.
« Au Québec, on les chasse au printemps et à l’automne. Aux États-Unis, elles sont aussi chassées pendant et à la fin de l’hiver, avant de revenir au Québec. C’est une très longue période de chasse. Elles sont chassées des deux côtés de la frontière. On exagère peut-être sur la population », dit-il.
Période de repos
Parmi les solutions envisagées, plutôt que de modifier la règlementation sur la chasse, Michel Baril parle d’une période de repos qui serait bénéfique aux oiseaux.
« Celle-ci serait imposée au Québec dès leur arrivée, lors de la récolte de conservation printanière, qui est un outil de gestion pour freiner la trop forte expansion de l’espèce. Il serait alors interdit de les chasser, dans une saison écourtée. Les oiseaux seraient au repos, chez nous, afin d’éviter de les déranger », explique le biologiste.
Selon ce dernier, la prédation par le pygargue à tête blanche, qui est en forte augmentation, serait un des facteurs considérés dans la diminution des oies blanches.
On peut entendre ou réentendre cette entrevue en cliquant sur le lien ci-dessus.

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