Se battre pour vivre et obtenir de l’aide
Marie-Claude Landry vit avec un cancer du sein depuis un an et demi
Une résidente de Causapscal qui vit avec un cancer du sein depuis un an et demi, Marie-Claude Landry, soutient que les ressources offertes dans l’Est-du-Québec sont insuffisantes pour les personnes atteintes d’une maladie grave.
La mère monoparentale de 29 ans a reçu un diagnostic de cancer du sein agressif, en juillet 2024. Après avoir complété une première séquence de chimiothérapie au mois de décembre suivant, elle pensait pouvoir mettre cette épreuve derrière elle, mais elle doit poursuivre les traitements. « C’est difficile de voir l’espoir au bout », exprime madame Landry.
Même si elle peut recevoir des traitements de chimiothérapie à Amqui, elle doit tout de même parcourir des milliers de kilomètres, à Rimouski, à Matane et à Montréal, pour demeurer en vie.
« Récemment, j’ai développé des problèmes cardiaques en lien avec ma chimio et le cardiologue est à Rimouski. Nous n’avons pas les appareils pour faire les suivis à Amqui. Je cours à Matane et à Rimouski pour 10 minutes. Pour le plasticien, je dois aller à Montréal. Tout ça, ce sont des frais. »
Se déplacer pour vivre
Travailleuse sociale au CISSS du Bas-Saint-Laurent, Marie-Claude Landry dénonce le manque d’aide financière offert aux malades pour assurer leurs déplacements.
« À chaque fois que je me déplace à Rimouski, rien n’est remboursé. Je n’ai pas beaucoup de services à Amqui. Il faut tout le temps se battre pour avoir de l’aide. Le problème est que, si tu gagnes plus qu’un tel salaire, tu n’y as pas droit. Je suis chanceuse d’avoir des assurances pour mon salaire, mais ma maison ne se paie pas toute seule », raconte-t-elle.
Jusqu’à maintenant, madame Landry a seulement reçu du soutien de la part des Demoiselles de l’Est, un regroupement qui vient en aide aux femmes atteintes du cancer du sein. « Il y a beaucoup d’aide pour les gens à faible revenu ou les parents qui ont un enfant malade, mais ce n’est pas mon cas. En ce moment, je me retrouve à être un parent malade avec un enfant et je n’ai aucune ressource. C’est un défi, notamment pour la gestion scolaire de ma fille. Côté répit, une chance que j’ai ma famille pour m’aider », dit-elle.
Malgré tout, Marie-Claude Landry tente d’offrir à sa fille de six ans une vie qui est la plus normale possible.
Match en rose
L’équipe Le Bar Laser de Causapscal, de la Ligue de hockey senior de l’Est-du-Québec, a rendu hommage à son courage, le 6 décembre dernier, en lui dédiant son match en rose afin d’amasser des fonds pour l’Association du cancer de l’Est du Québec (ACEQ).
« J’ai accepté de faire la mise au jeu officielle, parce que les joueurs Maxime et Alex Charest sont mes cousins. Récemment, nous avons perdu Steve Charest (ancien joueur de l’équipe, décédé d’un cancer), qui était leur oncle. C’était un devoir pour moi de le faire. Je voulais être présente avec eux et pour honorer Steve », mentionne madame Landry.
Les joueurs ont porté un chandail rose pour le match et l’entièreté de la vente de billets a été remise à l’ACEQ, soit un montant total de 3 000 $.

Pour Marie-Claude Landry, la sensibilisation est importante. Elle insiste sur le fait qu’un cancer du sein n’est pas juste un cancer et que 87 nouveaux cas par jour sont diagnostiqués au Canada en plus de 15 décès quotidiens.
« Je me suis souvent fait dire que c’est juste un cancer du sein et que ça se guérit bien. C’est ce que je pensais au début, mais ça dépend du type de cancer et il y a encore des personnes qui meurent. Je suis touchée par une forme agressive qui peut se propager. Dans mon cas, c’est au niveau sanguin lymphatique. »
Elle ajoute que de plus en plus de jeunes, comme elle, sont affectés. « Il n’y a personne qui le mérite. En même temps, personne n’est à l’abri. Tu ne sais pas quand ça peut te tomber dessus. J’avais un mode de vie actif, je n’ai jamais fumé ou pris de drogue. De mettre un visage, ça peut faire la différence », conclut-elle.

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