Kerry Fraser retrouvera les Nordiques à Rimouski
Dans le cadre d'Endurance Hockey Rimouski
L’ex-officiel de la LNH, Kerry Fraser, est impatient d’arbitrer le match des Anciens Nordiques de Québec dans le cadre d’Endurance hockey Rimouski, le 16 janvier prochain, au Colisée Financière Sun Life. Il s’amène avec la volonté d’offrir un spectacle aux amateurs.
« Je suis très excité de faire partie de cet événement pour récolter des fonds, notamment, pour l’Hôpital régional de Rimouski. J’ai eu un diagnostic, en 2017, d’une rare forme de cancer du sang incurable. Je vais vraiment bien, j’ai de la chimiothérapie toutes les semaines et c’est bien contrôlé, mais je trouve ça important de soutenir les soins de santé », exprime-t-il.
L’homme zébré a particulièrement hâte de retrouver l’ancien entraîneur des Nordiques, Michel Bergeron.
« Il m’aime maintenant, même si ça n’a pas toujours été le cas. De faire ça ensemble, ce sera très spécial. Ce dont je m’ennuie le plus depuis que j’ai pris ma retraite, c’est le contact et la camaraderie avec les joueurs. De revenir avec les Nordiques, Michel et Alain Côté, qui va peut-être marquer un bon but, ce sera super. »
C’est d’ailleurs Fraser qui a convaincu Bergeron de venir à Rimouski. Il le qualifie d’entraîneur le plus émotif qu’il a côtoyé dans sa longue carrière de 2165 matchs dans la LNH.
« Quand je lui ai parlé, il m’a dit : “J’ai 80 ans”. Je lui ai répondu qu’on ne sait jamais ce que demain va nous apporter. Ce sera peut-être la dernière fois que nous aurons la chance de nous voir, de partager de bons moments et d’avoir du plaisir entre amis que nous sommes devenus. J’ai beaucoup de respect pour Michel », affirme-t-il.
La plus grosse rivalité
Après toutes ses années dans le monde du hockey, Kerry Fraser, maintenant âgé de 73 ans, est encore marqué par la rivalité qui régnait entre les Nordiques et les Canadiens.
« Le hockey est le sport le plus émotif qui existe. Il n’y a rien qui se compare à ça pour les partisans et les joueurs. Dans toutes les années que j’ai travaillé, il n’y a jamais eu de rivalité plus intense que celle entre Québec et Montréal. »
Lorsqu’il fait des événements caritatifs du genre, l’ex-arbitre se fait toujours un plaisir de rencontrer les amateurs de hockey et de leur parler de sa carrière. Il se réjouit de savoir que le match des Anciens Nordiques au Colisée Financière Sun Life affiche complet.

« C’est fantastique que tous les billets aient été vendus. J’aime les partisans. J’interagis avec les gens et je me rends disponible. Ils veulent être dans la partie et comprendre ce qui se passe. J’ai raconté mon histoire dans le livre que j’ai écrit, mais je le fais aussi quand je fais des événements caritatifs », souligne-t-il.
Bien qu’il soit à la retraite depuis 2010, Kerry Fraser garde des souvenirs impérissables de ses moments dans la LNH.
« Le hockey est dans mon cœur pour toujours. Ce qui va rester pour moi, ce sont les relations que j’ai développées, dont plusieurs avec des joueurs comme Mark Messier et Wayne Gretzky. Le respect est la chose la plus importante qu’un arbitre puisse obtenir et j’ai toujours voulu faire de mon mieux pour être le meilleur que je pouvais être. »
Il persiste et signe : « Le but d’Alain Côté n’était pas bon »
Près de 40 ans après avoir refusé aux Nordiques de Québec le but d’Alain Côté, le 28 avril 1987, en pleine série contre les Canadiens, Kerry Fraser, s’en fait encore parler régulièrement. Il est catégorique, le but n’était pas bon !
« J’ai vu tout le jeu se développer. Je voyais où Alain était placé et j’espérais qu’il ne marque pas parce que je savais que j’aurais à refuser ce but. Je savais à quel point c’était important et je n’aurais pas pu vivre avec ça sur la conscience si je l’avais accepté. Il fallait que je prenne cette décision en fonction de ce que je voyais. »

L’ancien officiel n’a aucun doute. Même si la reprise vidéo avait été permise à l’époque, le but n’aurait pas été accepté. « Je savais que cette décision serait négative pour moi. Les deux années d’avant, j’avais arbitré les finales de la Coupe Stanley. Pendant ces séries, j’avais fait sept parties en première ronde et ce match était mon cinquième en deuxième ronde. Après ce but refusé, j’ai été retiré des séries. C’était tellement de pression », s’exclame-t-il.
En bons termes
Bien que les deux hommes ne soient toujours pas d’accord sur la décision prise en 1987, Kerry Fraser et Alain Côté sont aujourd’hui en très bons termes.
« Alain est tellement un bon gars. J’avais beaucoup de respect pour le joueur honnête et travaillant qu’il était. Son but le plus populaire est celui qu’il n’a pas marqué. »
Malgré les technologies actuelles, Kerry Fraser est convaincu que l’arbitrage n’est pas plus facile aujourd’hui et qu’il s’agit probablement du poste le plus difficile dans le sport.
« Le jeu est plus rapide, les joueurs sont plus gros et ils ont tous beaucoup d’habiletés. Je ne dirais pas que c’est plus facile maintenant, mais, quand il n’y avait pas de reprise vidéo, je voulais tout voir. J’avais à prendre toutes les décisions, donc je voulais toujours être à la meilleure position possible », conclut celui qui habite maintenant à Philadelphie.
L’an dernier, la troisième présentation d’Endurance hockey Rimouski a finalement permis d’amasser 113 982,53$ au terme des 25 heures de jeu consécutives.


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