Bilan 2025 : la relance de la traverse Rimouski-Forestville
Le lien maritime doit reprendre du service dans la prochaine année
Le Soir.ca poursuit sa rétrospective des nouvelles marquantes de 2025. La résolution adoptée par le conseil municipal de Rimouski en novembre, confirmant son appui à la relance de la traverse maritime Rimouski–Forestville, doit permettre au promoteur privé Louis-Olivier Carré de finaliser l’achat du navire et relancer le service dans la prochaine année.
C’est ce qu’a indiqué le président des Industries Rilec, en précisant qu’une entente d’achat avec le propriétaire actuel du bateau.
« Si j’ai mentionné que la date d’échéance était le 27 novembre, c’est parce que je devrai donner une réponse officielle à ce moment-là », a-t-il souligné au Soir.ca.
Le promoteur devait également obtenir l’appui officiel de la Ville de Rimouski avant cette date, puisque pour faire entrer le bateau au pays, il doit d’abord être canadianisé, soit adapté à sa nouvelle vocation au pays.
« En avril, notre intention était que le bateau arrive ici en septembre, pour procéder à sa canadianisation de septembre à l’an prochain. Nous sommes maintenant en novembre, donc la canadianisation se fera en Grèce, là où se trouve actuellement le bateau. »
Détailler les étapes nécessaires
Des spécialistes de la canadianisation passeront donc les prochains jours à bord du navire afin d’en effectuer l’analyse finale. Celle-ci mènera à la production d’un rapport détaillant les étapes nécessaires pour mettre le bateau aux normes canadiennes.
« Une fois le bateau acheté, il faudra 50 jours avant d’obtenir le règlement final qui confirmera que nous en sommes propriétaires. À partir de ce moment-là, nous pourrons commencer les travaux », explique monsieur Carré.

Lorsque ceux-ci seront terminés, le navire pourra être acheminé au Canada.
« La raison pour laquelle j’avais fixé la date limite au 27 novembre, c’est que pour affréter l’équipage, les gens qui ramèneront le bateau ici, il faut un minimum de quatre mois d’avance. Sans ce délai, le navire ne pourra pas partir en avril pour entrer en service en mai. »
Aucun montant inscrit
Guy Caron souligne que la Ville travaille également dans l’optique d’un retour de la traverse au printemps.
« Nous avons encore des étapes à franchir, mais nous en avons franchi une importante avec l’appui de Rimouski, qui s’ajoute à celui de Forestville et de la Corporation de liaison maritime Rimouski–Forestville. », indique le maire de Rimouski.
La Corporation et la Ville de Forestville ont elles aussi confirmé leur appui par résolution.
À Rimouski, aucun chiffre n’a été inscrit dans la résolution, puisque certains éléments financiers du plan d’affaires sur lequel la Ville travaille toujours doivent encore être précisés.

« Ce qui est clair pour nous, c’est que l’intention de la Ville est d’appuyer, dans les limites du cadre législatif, qu’il nous reste d’ailleurs à clarifier avec le gouvernement, une contribution financière et logistique pour la traverse », soutient monsieur Caron.
Lors de la campagne électorale, une contribution maximale de 500 000 $ par la Ville de Rimouski avait été évoquée. Ces montants ne sont toutefois pas encore confirmés.
« Est-ce que ce montant peut être accordé légalement et est-ce qu’il le sera au final? Est-ce qu’il sera demandé par le promoteur? Nous n’en sommes pas encore là », précise le maire.
« Nous avons perdu six mois »
Durant la campagne électorale, le candidat à la mairie de Rimouski, Sébastien Bolduc, a déploré l’inaction de la Ville dans le dossier de la relance de la Traverse Rimouski–Forestville. Selon lui, aucun geste concret n’a été posé, depuis juin dernier, pour faire avancer le projet porté par Louis-Olivier Carré.
« De mon avis, nous avons perdu six mois. L’échéancier pour le bateau réservé en Europe approche et nous risquons de rater le navire. Ce n’est pas la Ville qui va opérer le traversier, mais elle a un rôle crucial à jouer », soutient Sébastien Bolduc
L’ex-conseiller du district Sacré-Cœur considère que la liaison maritime est tout aussi essentielle pour le développement régional que l’autoroute 20.

« À Québec, on parle du troisième lien, mais à Rimouski aussi, on a besoin de trois liens. L’autoroute 20 vers Mont-Joli, son prolongement vers l’ouest et le traversier Rimouski–Forestville. Ce lien maritime est un moteur économique », affirme-t-il.
Dossier complexe selon Caron
Pour sa part, Guy Caron a reconnu l’importance du projet, mais évoquait sa complexité administrative.
« Nous avons un promoteur très motivé, mais il faut trouver les outils adéquats pour que le gouvernement puisse l’appuyer, tout en respectant les règles de gouvernance municipale », expliquait-il.
Le maire sortant de Rimouski rappelait qu’une municipalité ne peut financer directement une entreprise privée à but lucratif. Le projet doit donc passer par un programme gouvernemental.

« C’est une condition imposée par Québec. Nous travaillons à lancer un appel d’intérêt d’ici décembre, auquel le promoteur pourra soumissionner, comme d’autres opérateurs potentiels. Tout dépendra aussi des fonds disponibles au gouvernement », précise monsieur Caron

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