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Justice

Bilan 2025 : le Groupe immobilier Tanguay poursuit pour 5 M$

Contre la Ville de Rimouski, la MRC de Rimouski-Neigette et 14 ex-membres de la SOPER
L’édifice Novarium (Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

Le Soir.ca poursuit sa rétrospective des nouvelles marquantes de 2025. En mai dernier, le Groupe immobilier Tanguay a déposé une poursuite civile de près de 5 M$ contre la Ville de Rimouski, la MRC de Rimouski-Neigette ainsi que 14 ex-membres du conseil d’administration de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER).

L’entreprise allègue avoir subi un dommage de 4 950 000 $, surtout qu’elle s’est chargée de la construction de l’immeuble du Novarium, inauguré en août 2022.

Le bail stipule que la Société de promotion économique devait payer un loyer annuel de 675 000$ sur une période de 15 ans, en plus d’assumer les frais d’exploitation qui s’élevaient à près de 200 000$.

Dans sa demande, le Groupe immobilier Tanguay prétend « avoir été piégé » dans ce projet pour lequel il aurait reçu l’assurance qu’il n’y avait aucun autre risque que celui de la construction du bâtiment.

Le Groupe immobilier Tanguay allègue que la Ville et la MRC se devaient de prendre en charge et de redresser la SOPER. Les deux parties ont plutôt agi de manière à la faire disparaître et se libérer de leurs obligations. Il prétend aussi que le sabordage de la SOPER a été orchestré.

Les ex-membres du conseil d’administration poursuivis à titre individuel sont le maire et ex-président de la SOPER, Guy Caron, le préfet de la MRC, Francis St-Pierre, les anciens conseillers rimouskois Rodrigue Joncas et Mélanie Beaulieu, la mairesse de Saint-Marcellin, Julie Thériault, l’ex-maire de Rimouski, Marc Parent, l’ex-président de la SOPER et de Novarium, Jean Pouliot ainsi que les administrateurs Geneviève Landry, Nancy Morin, Marie-Michèle Bélanger, Josée Laflamme, Eve-Marie Rioux, Nicolas Horth et Camille Leblanc.

Mandat accordé par la Ville

En juin dernier, le conseil municipal de Rimouski a accordé un mandat au cabinet d’avocats Tremblay Bois Mignault Lemay, de Québec, pour représenter la Ville de Rimouski dans le cadre des demandes introductives d’instance en dommages et intérêts du Groupe Immobilier Tanguay et de Construction Technipro BSL.

Le maire de Rimouski, Guy Caron, a alors précisé que ce sont les assurances qui vont payer les frais juridiques. « Il y a des assurances responsabilité qui seront utilisées tant au niveau de la Ville que des administrateurs », assure-t-il.

Les ex-bureaux de la SOPER sur la rue Saint-Germain Ouest. (Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

Les personnes poursuivies disposaient d’un délai de 45 jours pour contester cette action en justice.

Elles pouvaient aussi convenir du règlement de l’affaire, proposer une médiation ou la tenue d’une conférence de règlement à l’amiable. Elles ont décidé de contester.

Faillite de 4 M$

La Société de promotion économique de Rimouski a confirmé sa faillite, le 28 novembre 2024, alors que ses dettes s’élevaient à environ 4 M$. En tout, 14 personnes perdaient leur emploi.

L’information avait été dévoilée, la semaine précédente, par Le Soir.ca. Niant la nouvelle jusqu’à la conférence de presse, le président de la SOPER et maire de Rimouski, Guy Caron, avait reçu deux avis juridiques, le convainquant de prendre cette décision.

Le premier lui confirmait que la Ville n’aurait pas à assumer les dettes de la SOPER dans une éventuelle faillite. Le deuxième lui indiquait qu’elle ne pourrait pas reprendre l’édifice du Novarium, puisqu’une ville ne peut pas louer des espaces commerciaux à des particuliers.

Alexandre Tanguay (Photo Le Soir.ca- René Alary)

Avant l’annonce officielle, ils ont tenté une dernière approche avec le Groupe immobilier Tanguay afin de convaincre ses dirigeants de débarrasser l’organisme du loyer de l’édifice du Novarium, pour lequel elle était signataire du bail.

Ce dernier générait un déficit de 30 000$ par mois à la SOPER, qui louait le bâtiment construit et appartenant au Groupe Tanguay.

 » La maison brûle et les tisons sont chauds. Ça commence à souffler un peu partout en ville « , indiquait l’une des personnes consultées à ce moment par Le Soir.ca.

La poursuite suit son cours

En novembre, le président du Groupe immobilier Tanguay, Alexandre Tanguay, indiquait que la poursuite suivait son cours, tout en refusant de commenter davantage le dossier puisqu’il est judiciarisé.

Pour sa part, l’ancienne administration de Technipro BSL poursuit également les mêmes organismes et individus pour 272 472,41 $, plus les intérêts, pour des travaux impayés liés à l’ajout d’une garderie dans l’immeuble du Novarium.

Les deux poursuites sont enregistrées à la Cour supérieure du district judiciaire de Rimouski.

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