Le Site historique maritime se dirige vers un déficit de 500 000 $
Même avec un achalandage intéressant, on est loin du compteL’achalandage touristique a beau être satisfaisant, dans les circonstances de la crise du coronavirus, les conditions dans lesquelles doivent se tenir les activités font en sorte que le Site historique maritime de la Pointe-au-Père se dirige vers un déficit évalué pour l’instant à un demi-million de dollars.
Le Site est ouvert depuis le 1er juillet. Les visites du phare et les visites du sous-marin Onondaga ne peuvent avoir lieu en raison des contraintes sanitaires. Cependant, Parcs Canada précise qu’au lieu historique national du Phare-de-Pointe-au-Père, les visiteurs ont accès au service suivant :animation au pied du phare présentée par le Site historique maritime de la Pointe-au-Père.
En fin de semaine dernière, pour le premier weekend des vacances de la construction, un achalandage de 300 personnes payantes par jour a été jugé satisfaisant. C’est pourtant légèrement moins que la moitié des 600 à 700 personnes par jour qui se présentent habituellement au Site. Il ne peut pas y avoir plus de 50 personnes en même temps, au Musée. Par les années passées, il n’était pas rare d’en avoir 100 en même temps. Au lieu des 40 employés habituels, on retrouve présentement 19 employés.
Saison écourtée
De plus, on envisage une fermeture le 7 septembre cette année, alors que la saison s’étend habituellement de mai à décembre. L’année dernière, 80 000 personnes ont visité le Site historique maritime de la Pointe-au-Père, qui fête ses 40 ans cette année, mais dont l’anniversaire sera célébré en 2021, autre victime collatérale de la COVID-19.
Survie
« Pour les entreprises touristiques qui tirent l’essentiel de leurs revenus au cœur de l’été, c’est une situation épouvantable. Au moment où on se parle, j’envisage un déficit de l’ordre de 500 000 $, si je n’obtenais aucune aide gouvernementale, sur un budget d’opération qui est habituellement autour de 1,2 M$. Nous allons déposer des demandes d’aide financière pour tous les programmes auxquels nous sommes éligibles, entre autres les programmes d’emploi. Pour le reste, on va gérer serré et nous allons demander un prêt à une institution financière et le rembourser au cours des années suivantes. »
« La survie de la Corporation n’est pas menacée, mais les prochaines années s’annoncent critiques. Ce sera beau si on enregistre des revenus de plus de 100 000 $ cette année. Heureusement, la situation financière de la Corporation est bonne. On a fait de grosses saisons ces dernières années», confie le directeur général, Serge Guay.
Un produit attractif qui demeurera fermé
Le sous-marin Onondaga est d’habitude le produit le plus attractif du Site, mais comme il est fermé, cela a sûrement un impact sur l’achalandage. « Souvent les gens venaient pour le sous-marin, puis ils se laissaient tenter par un forfait et profitaient des autres attraits. Là, sans le sous-marin, il y a vraiment beaucoup de monde sur les lieux; ça tourne autour, il y en a sur la plage, mais ça ne rentre pas tant que ça au Musée. Et encore, on est à prix réduit parce qu’on ne peut pas non plus faire la projection (NDLR : d’un document sur l’Empress of Ireland)», croit monsieur Guay.
Ce dernier a confirmé sur les ondes de Radio-Canada, lundi, que le sous-marin restera fermé cette saison. Il y aurait trop de contraintes à respecter et la main-d’œuvre additionnelle nécessaire n’est pas disponible.
Une interruption
Monsieur Guay avoue sa grande préoccupation pour son personnel, maintenant et dans l’avenir. « Je pense à ma « gang » et tout le monde s’inquiète. Les choses devraient se replacer dans les prochaines années, mais à condition qu’on reprenne où on avait laissé », conclut monsieur Guay.