Le référendum sur l’église de Saint-Mathieu se fait par correspondance
La municipalité de Saint-Mathieu a dévoilé vendredi les détails entourant le scrutin référendaire sur l’avenir de l’église qui devait se tenir le 13 septembre, mais qui se fera plutôt par correspondance jusqu’au 20 septembre.
« Dans ces conditions particulières de la COVID-19, la période du vote par correspondance est prolongée jusqu’au septième jour suivant le jour fixé pour le scrutin. Les personnes habiles à voter auront donc jusqu’à 18 jours pour transmettre leur enveloppe de vote. La date limite pour la réception par la municipalité des bulletins de vote est fixée au 20 septembre à 16 h 30. Le dépouillement des bulletins de vote aura lieu le 20 septembre à compter de 20 h », précise-t-on par voie de communiqué.
Le conseil municipal de Saint-Mathieu-de-Rioux demande à sa population la permission d’acquérir l’église pour en faire un centre communautaire.La question posée à l’ensemble de la population inscrite sur la liste électorale mise à jour est : « Acceptez-vous que la Municipalité de Saint-Mathieu-de-Rioux acquière l’église pour y réaliser le centre multifonctionnel et la bibliothèque? »
« C’est un dossier chaud qui divise la population. Le conseil a décidé de faire une offre d’achat à la fabrique pour l’ensemble des locaux de l’église pour en faire son centre communautaire. Cette offre a été acceptée. Nous devions soit rénover notre centre communautaire ou en aménager un dans l’église. Nous avons opté pour l’église, ce qui permettrait de conserver le bâtiment. Notre offre est cependant conditionnelle à l’approbation du projet par la population », explique le maire de Saint-Mathieu, Roger Martin.
Le maire précise que le culte ne sera pas interdit et que la fabrique pourrait, par exemple, louer les lieux pour des célébrations. Des membres du conseil ont notamment visité les églises de Saint-Valérien-de-Rimouski, Saint-Cyprien et Lac-au-Saumon qui sont devenues des centres communautaires.
Investissement de 2,4 M$
Si les citoyens n’optent pas pour la transformation de l’église, l’édifice religieux demeurera la propriété de la fabrique. Les deux scénarios nécessitent un investissement semblable de 2,4 M$. Le conseil entend se plier à la décision de la population.
Les églises doivent servir aux communautés locales
Souhaitant réagir dans le dossier, le directeur général de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal, Sébastien Froidevaux, estime que les églises doivent servir aux communautés locales lorsque le nombre de pratiquants ne permet plus de les garder ouvertes uniquement pour le culte. « L’église a toujours été au cœur de la vie des gens et elle doit le demeurer malgré une diminution de la pratique religieuse. Il faut que les projets de reconversion tiennent compte de cela et permettent aux gens de continuer de se réunir dans ces lieux », commente-t-il.
S’adapter à la réalité
M. Froidevaux mentionne que la religion catholique doit s’adapter à la réalité, comme le fait le Grand Séminaire de Montréal. « On a trop souvent abandonné les petites églises pour conserver les plus grandes alors qu’on aurait dû faire le contraire », estime celui qui préfère voir une église complète réservée au culte dans une ville et les autres converties à d’autres usages plutôt qu’une partie de culte à travers d’autres usages dans plusieurs églises.