Achat du parc du Mont-Comi : le maire de Saint-Donat émet des réserves
La MRC de La Mitis entreprend des démarches pour éventuellement déposer une offre d’achat pour le parc du Mont-Comi, mais le maire de Saint-Donat, où est située la station de ski, émet des réserves.
La MRC a embauché la firme LBA de la Baie-des-Chaleurs pour 25 000 $ afin d’avoir une idée précise de la valeur de la station et de déposer une offre formelle à la famille Roussel, propriétaire. Le projet d’achat et la remise à niveau des installations pourraient coûter entre 5 M$ et 10 M$, mais l’évaluation municipale du parc est d’environ 1,5 M$ selon le maire de Saint-Donat, André Lechasseur.
Le préfet Bruno Paradis a indiqué à Radio-Canada que ce projet pourrait mériter du financement allant jusqu’à 70%. Il avance que des stations comme le parc du Mont-Saint-Mathieu et Val-d’Irène appartiennent à des collectivités municipales. On constate d’ailleurs une disparité dans l’âge des équipements dont disposent ces deux stations, comparativement au Mont-Comi.
Dans l’air
Cela fait quelques années que ce projet est dans l’air, mais le préfet croit que les astres sont maintenant alignés. La MRC a fait un premier pas dans sa volonté de voir le Mont-Comi devenir une destination quatre saisons en consentant 70 000 $ à l’aménagement de pistes de vélo l’été dernier. Le député Pascal Bérubé y serait favorable.
Lors de son élection il y a trois ans, André Lechasseur mentionnait qu’il croyait que le parc du Mont-Comi pourrait être le moteur économique dont sa municipalité a bien besoin, mais, insiste-t-il aujourd’hui, pas à n’importe quel prix et pas sans consulter la population. D’ailleurs, si les discussions n’ont pas abouti ces dernières années, c’est parce qu’on ne pouvait s’entendre sur un prix juste. Mais il est d’accord avec la démarche préliminaire entreprise la semaine dernière.
Dépenses inconsidérées
« On s’est décidé à aller de l’avant avec une étude, parce qu’on débattait souvent de la valeur du Mont-Comi. Le contexte pourrait être bon, mais rien ne dit que ça va se faire automatiquement. Je crois qu’on ne devrait pas s’embarquer dans des dépenses inconsidérées. Nous ne devrions pas aller de l’avant sans tenir une consultation publique auprès des citoyens des 16 municipalités de la MRC de La Mitis. Ce n’est pas un projet pour Saint-Donat uniquement. Mon premier réflexe, c’est qu’il faut l’acheter, mais pas à n’importe quel prix », confie monsieur Lechasseur.
« Je sais qu’à Val-d’Irène, c’est plus difficile qu’à Saint-Mathieu. Ce sont les gens de toute la Matapédia qui ont dû payer pour son déficit important, l’an dernier (232 000 $). Un moment donné, il faut que les gens soient consultés. Nous n’avons pas fait de consultation pour déménager le siège social de la MRC au centre-ville de Mont-Joli et ça coûtera 5 M$ (achat et rénovation du bâtiment). Même financé en bonne partie (65%), c’est beaucoup d’argent », ajoute-t-il.
D’autant plus qu’on ignore encore s’il y aura du ski l’hiver prochain et dans quelles conditions, se demande aussi André Lechasseur.
À quel prix?
« Il y aurait effectivement des moyens de développer le Mont-Comi et cela nous apporterait de la vitalité économique, mais devrait-on payer deux ou trois fois le prix que ça vaut? Il y a beaucoup de travail de mise à niveau à faire sur les bâtiments et les équipements du Mont-Comi. On constate que les stations de ski qui sont publiques ont du financement pour améliorer leurs installations. Le privé n’en a pas. C’est gros, le Mont-Comi! Il y a 12 terres à bois, des antennes sur la montagne et un réseau d’aqueduc vieillissant. Il y a beaucoup d’implications à ce projet » constate André Lechasseur.
Qualité environnementale
Un projet de camping autour du lac et l’ouverture au public de l’ancien parc de la défunte colonie de vacances du Mont-Comi, qui appartient toujours à la station de ski, pourraient être des atouts intéressants. Surtout si on les développe de façon concertée. Les moteurs à essence sont interdits sur ce lac. De quoi faire rêver les amateurs de belle nature, de canot et de kayak, entre autres.
« Si on voulait exploiter une destination quatre saisons avec des activités estivales et nautiques, avec le parc situé aux abords du lac (le Grand lac des sept lacs) et le lac, il faudrait commencer par mettre le réseau d’aqueduc à niveau et s’assurer de la qualité environnementale du lac », fait remarquer monsieur Lechasseur.