La COVID-19, le vaccin et l’élection présidentielle ont de drôles d’effets sur le marché boursier
Un ensemble de facteurs comprenant notamment la crise du coronavirus, la mise au point d’un vaccin contre celui-ci et l’élection présidentielle américaine sont venus bouleverser le marché boursier au cours des derniers jours et des dernières semaines.
La pire semaine depuis les reculs du mois de mars dus au décret d’urgence sanitaire du Québec est survenue dans la semaine du 26 au 30 octobre, alors que la semaine suivante, on obtenait des résultats exceptionnels. La COVID-19 provoque des contradictions : quand « elle » va mal, certains secteurs commerciaux en profitent et d’autres en souffrent. Quand « elle » va bien, c’est la même chose.
Les détenteurs d’actions en bourse sont invités à être aux aguets, mais à ne pas se départir de leurs actifs.
C’est ce qui ressort d’une entrevue exclusive du journal le soir avec le conseiller en placement Sébastien LeBlanc, de la Financière Banque Nationale, à Rimouski.
Avance… recule…
« On est dans une période où il y a beaucoup d’informations financières qui ont été, en peu de temps, divulguées et doivent être digérées par les marchés. Il y a deux semaines, nous avons connu les pires reculs depuis le déclenchement de l’état d’alerte sanitaire en mars. La semaine suivante a pourtant été excellente. Le marché digère ça du mieux qu’il peut. Par exemple, on s’attendait à une vague bleue, démocrate lors de l’élection présidentielle américaine, et pourtant, l’élection a été très serrée. Parallèlement, la semaine précédente, les baisses de marché avaient été causées par une recrudescence des cas de COVID-19 partout dans le monde », estime monsieur LeBlanc.
« Il y a donc la COVID-19 et les élections américaines qui sont en cause et à cela vient s’ajouter l’annonce d’un nouveau vaccin prometteur. Ça a créé beaucoup de mouvements et on cherche à connaître les implications de ces informations. Hier, quand Pfizer a annoncé son vaccin, c’était une excellente nouvelle, mais est-ce que c’est bien CE vaccin qui sera le premier ? Il reste encore des tests pour le valider. On s’en va vers des annonces positives, mais on ne sait jamais quand un vaccin sera vraiment disponible, alors qu’il n’y a jamais eu autant de cas de COVID-19 sur la planète », explique-t-il.
L’économie se guérit
« Il y a encore des zones qui tombent dans le rouge et il y a encore beaucoup de défis, sur les plans sociosanitaire et économique. Les détenteurs d’action devraient les conserver, à mon avis, car à travers tout ce qu’on vit, l’économie va continuer de « se guérir » de la COVID-19 au cours des 12 à 18 prochains mois. Parallèlement, on a des gouvernements et des banques centrales qui sont favorables à aider l’économie pour qu’elle se ressaisisse justement, qu’elle « se guérisse ». »
Variable selon les secteurs
« Dans les résultats des marchés boursiers, hier, on parlait d’une belle journée en bourse, mais ce n’a pas été une bonne journée pour tous. Jusqu’à aujourd’hui, cette année, quand on regarde le rendement de différents secteurs, il y en a qui ont été grandement favorisés par la COVID-19 : pharmaceutique, technologie, ventes en ligne, Zoom, Paypal, Netflix; il y en a qui en ont été défavorisés : voyages, restauration, événements, hôtellerie, immobilier commercial. Il y a une rotation sectorielle : l’argent passe d’un secteur à l’autre et plus on s’en va vers une résolution de la COVID-19, plus ce sera vrai », rappelle Sébastien LeBlanc.
Effet du vaccin
« Aux États-Unis, l’argent s’est dirigé vers les technologies. Hier, l’action de Zoom (plateforme de réunion) a reculé de 15%. Les grands gagnants d’hier sont les titres de l’immobilier, les compagnies de cinéma, les compagnies aériennes, les compagnies d’énergie, bref, les entreprises qui ont été affectées par la COVID-19. Quand il y a une annonce de vaccin potentiel, c’est ce qui risque d’arriver. Il y a espoir de revenir à la normale et de revenir à la stabilité à court ou moyen terme », croit monsieur LeBlanc.
Une guérison
« La COVID-19, c’est une maladie à géométrie variable, dans le secteur économique aussi. Il y a beaucoup de volatilité dans les marchés et soit dit en passant, la volatilité risque de demeurer pendant un certain temps. On n’aura pas de bonnes nouvelles de vaccin tous les jours et avant que tout le monde soit vacciné, ce ne sera pas nécessairement un long chemin tranquille. Il y aura encore des sursauts et il y aura encore de mauvaises nouvelles au travers des bonnes. Par contre on s’en va vers une guérison de l’économie dans les 12 à 18 prochains mois », mentionne enfin Sébastien LeBlanc.