Un biologiste de l’UQAR soutient les prétentions de la Nation Anishnabe sur le caribou forestier
Le Conseil de la Nation Anishnabe de Lac Simon rend public, sur son nouveau site Web un rapport scientifique produit par le biologiste de l’UQAR Martin-Hugues St-Laurent et son équipe qui représente un jalon important dans l’acquisition de connaissances sur la population de caribous forestiers au sud de Val-d’Or et son prédateur principal, le loup gris.
Dans ce rapport, le chercheur fait une représentation cartographique de la probabilité de retrouver des conditions d’habitat favorables pour le caribou forestier et le loup gris sur le territoire. Sans grande surprise pour la nation autochtone, les modèles montrent que les habitats propices pour le caribou se font plutôt rares, alors que ceux intéressants pour le loup sont plus présents.
Un des faits saillants de l’étude concerne l’effet des chemins forestiers, répulsif important pour le caribou, qui les évite de façon marquée, et ce, sur une grande distance, alors que les loups les sélectionnent de façon très nette.
Ensuite, le chercheur indique que les meilleurs scénarios de restauration d’habitat, en considérant à la fois leurs effets bénéfiques pour le caribou et leurs effets défavorables pour le loup, se situent dans un rayon d’environ 10 km tout autour du réservoir Decelles, de même que dans le secteur du lac Sabourin et au sud de ce dernier.
En dernière analyse, le chercheur circonscrit un immense territoire de plus de 12 000 km2 comme ce qui serait le territoire d’habitat essentiel pour le caribou forestier de Val-d’Or en faisant une mise en garde sur l’interprétation de cette zone, considérant les limites imposées par les données disponibles.
Confiant que ce regard scientifique saura guider les décisions
Considérant que la réputation de M. St-Laurent n’est plus à faire dans le domaine de l’écologie du caribou forestier, le Conseil de la Nation Anishnabe de Lac Simon est confiant que ce nouveau regard scientifique sur la situation du caribou de Val-d’Or saura guider la prise de décisions quant à la protection et à la restauration de l’habitat de cette espèce emblématique menacée sur le territoire ancestral.
« Il faut toujours que nos connaissances ancestrales soient corroborées par la science pour qu’on puisse être pris au sérieux. J’espère qu’avec les résultats de cette étude, nous pourrons enfin aller de l’avant avec des actions concrètes comme nous le demandons depuis plusieurs années », mentionne Adrienne Jérôme, cheffe de la communauté de Lac Simon.