Du bois dans les roues pour le Cégep de Rimouski
Malgré les assouplissements annoncés aujourd’hui (6 novembre 2019) par le ministre québécois de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, le Cégep de Rimouski qualifie de « pas très constructives » les modifications du gouvernement Legault au Programme de l’expérience québécoise (PEQ).
Ce programme permettait jusqu’à maintenant à des étudiants étrangers de s’inscrire à des formations au Québec qui leur permettaient d’accélérer leur accession à un statut officiel au pays. Après avoir annoncé hier qu’il restreignait l’accès au programme à compter du 1er novembre, entre autres en ciblant certaines formations admissibles, le ministre Jolin-Barrette a reculé d’un pas en maintenant les droits acquis pour les participants actuels. Le gouvernement Legault dit vouloir s’assurer que les immigrants qui arrivent au Québec répondent aux besoins du marché du travail.
Ironie du sort, le directeur général du Cégep de Rimouski, François Dornier, revient tout juste de France où il a tenté de convaincre des étudiants de fréquenter son établissement. Cette nouvelle risque donc de nuire considérablement, sinon de réduire à néant ses efforts de recrutement du début octobre.
M. Dornier comprend d’autant moins cette décision que des programmes comme foresterie, travail social, comptabilité de gestion, gestion de commerce, architecture navale et logistique du transport se retrouvent exclus du PEQ, alors qu’il y a demande de main-d’œuvre pour chacun. Dans les deux derniers cas, il y a même pénurie.
François Dornier ajoute que de limiter l’accès de certains programmes collégiaux considérés comme non essentiels aux besoins du marché, c’est se priver de forces vives de l’extérieur du pays qui pourraient donner l’occasion à la région et au Québec de se distinguer.
Selon le directeur général du Cégep de Rimouski, bien malin qui peut prédire aujourd’hui les formations recherchées dans le futur, ce qui rend les choix annoncés d’autant plus hasardeux.
Le Cégep de Rimouski accueille présentement une soixantaine d’étudiants étrangers, principalement de France, de Belgique et de l’île de la Réunion. Il vise à en augmenter le nombre jusqu’à près de 200. François Dornier se dit convaincu qu’une des meilleures façons d’intégrer des immigrants au Québec, c’est justement de leur permettre de suivre une formation postsecondaire.