Un étudiant surdoué du Cégep de Matane en lice pour une bourse de 100 000 $
Un étudiant en deuxième année de Sciences de la nature du Cégep de Matane, Anthony Létourneau, se qualifie à la demi-finale de la réputée bourse Loran, récompensant chaque année une trentaine de personnes à travers le Canada en leur octroyant une bourse d’une valeur de 100 000 $, parmi près de 5 000 candidats.
À discuter avec ce Matanais d’origine, passionné par les sciences et notamment la robotique, on comprend vite que la physique et les mathématiques apparaissent presque chez lui comme un langage inné, ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser à tous ses autres cours, y compris à l’actualité et à la vie politique.
« Député durant ses quatre premières années à l’école polyvalente de Matane, il a occupé le rôle de premier ministre en secondaire 5. En 2016, il a rejoint l’équipe de robotique locale Supertronix, récompensée à plusieurs reprises lors de tournois, notamment pour sa créativité, et dont il a fini par devenir capitaine », indique le Cégep de Matane.
Entreprise
L’année suivante, en 2017, il a créé son entreprise d’impression 3D, « 3D Tony », au sein de laquelle, à l’occasion de la première vague de l’épidémie de COVID-19, il a imprimé notamment près de 1 100 visières de protection, grâce à des imprimantes qu’il a lui-même assemblées, puis bonifiées par la suite à travers des améliorations techniques diverses.
Il a aussi eu l’occasion, depuis son lancement comme autoentrepreneur, de répondre à différents contrats pour des particuliers et des institutions, pour reproduire par exemple des pièces archéologiques dans des musées, offrant par ailleurs des services de conception mécanique à sa clientèle variée.
« Déjà très jeune, je m’amusais à créer des circuits électriques et à gérer une entreprise installée dans un cabanon chez mes parents », raconte-t-il en remerciant ces derniers pour leurs encouragements.
Cursus impeccable
Aujourd’hui âgé de 18 ans, le jeune homme, au cursus scolaire impeccable, continue à s’impliquer dans des activités de mentorat, pour transmettre sa passion pour les sciences à d’autres élèves et accompagner aussi des jeunes du primaire dans la découverte de la robotique.
« J’aime faire bénéficier de ce que j’ai acquis aux autres », explique-t-il en évoquant aussi son engagement comme ambassadeur du programme Sciences de la nature du Cégep de Matane.
Il envisage de poursuivre ses études à l’Université de Sherbrooke dans le domaine de la robotique mais attend d’abord les résultats de sa candidature à la bourse Loran avant d’effectuer un choix définitif, les lauréats pouvant être dispensés de droits de scolarité dans 25 universités partenaires, dont précisément celle de Sherbrooke, spécialisée en génie robotique.
Le scientifique s’intéresse avant tout aux champs d’application possibles dans l’aérospatiale de ce domaine à la pointe de la technologie.
Valeurs de leadership et de détermination
À travers son processus sélectif rigoureux, la bourse Loran, au-delà des mesures standards de rendement scolaire, cherche avant tout à identifier des traits de personnalité comme la détermination, l’intégrité, le courage et l’autonomie chez les près de 5 000 postulants annuels à l’échelle canadienne qui décident d’envoyer leur candidature à la fondation.
544 candidats
L’année dernière, 544 personnes avaient été retenues pour participer à des entrevues régionales, soit l’étape de la demi-finale, à laquelle Anthony est rendu présentement. Le jeune homme rencontrera le comité de sélection par vidéoconférence le 6 janvier pour tenter d’obtenir la chance de participer par la suite à des entrevues nationales et figurer parmi les finalistes.
Cette année, 36 boursiers devraient être subventionnés par la fondation créée en 1988 pour offrir une aide financière à des étudiants universitaires.
Bourse nationale
Connue auparavant sous le nom de « bourse nationale de la Fondation canadienne des bourses de mérite », la bourse Loran a adopté son nouveau nom pour refléter les valeurs de détermination, d’engagement communautaire et de leadership qu’elle souhaite défendre, LORAN étant l’abréviation de « Long-range aid to navigation », un système de navigation utilisant les ondes de trois émetteurs pour établir une position, trois points de repère que la fondation a voulu identifier aux vertus cardinales nommées plus haut qu’elle souhaite mettre en avant.
Les 36 boursiers de cette année seront donc choisis parmi les finalistes, lors de l’ultime étape de sélection prévue au début de l’année 2021.
Les personnes lauréates auront la chance d’obtenir chacune une bourse d’une valeur de 100 000 $, comprenant notamment une allocation annuelle de 10 000 $, une dispense de droits de scolarité au sein de 25 universités canadiennes partenaires, la participation à un programme de mentorat, une retraite estivale annuelle, des stages d’été, plusieurs rencontres avec les autres boursiers ainsi qu’une expédition en plein air au parc provincial Algonquin.
D’autres bourses d’un montant de 5 000 $ et 2 000 $, valables dans n’importe quelle université canadienne accréditée, sont traditionnellement remises aussi aux finalistes et demi-finalistes qui se sont fait remarquer au cours des différentes étapes de sélection.
Encouragé par le Cégep de Matane
L’établissement matanais se réjouit d’avoir pu accompagner Anthony Létourneau dans sa démarche de candidature et félicite l’étudiant pour son excellent dossier scolaire ainsi que son implication communautaire très forte. Bien qu’inscrit dans le programme Sciences de la nature au cégep, c’est l’enseignant en Techniques de l’électronique industrielle Éric Desbiens, impliqué dans l’équipe de robotique, qui s’est chargé de produire une lettre de recommandation, illustrant de ce fait la grande polyvalence de l’étudiant durant ses études.
Le Cégep de Matane félicite Anthony pour sa sélection à la demi-finale, parmi près de 5 000 candidatures à travers le Canada et lui transmet tous ses encouragements pour la poursuite du processus.