Des enseignants se disent méprisés par Québec alors qu’ils sont au front
Pénurie de personnel et manque de relèveLes membres du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM) disent en avoir assez du mépris du gouvernement dans les discussions pour le renouvellement de leur contrat de travail, alors que les négociations dans le secteur public sont amorcées depuis près d’un an.
Tôt ce matin, des syndiqués se sont présentés aux locaux administratifs des Centres de services scolaires des Monts-et-Marées et des Phares. Ensuite, ils se sont rendus aux feux de circulation à l’intersection de la rue Doucet et du boulevard Gaboury à Mont-Joli, pour faire entendre leur mécontentement.
« Les négociateurs du gouvernement nous rient en plein visage aux tables de négociation. Ils disent qu’ils n’ont pas de mandat pour nous offrir mieux. Pourtant, en campagne électorale, le premier ministre François Legault et le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge s’étaient engagés à améliorer les conditions de pratique de notre profession. Cette action de mobilisation est le début d’une série d’actions qui s’effectueront pour envoyer un message clair »,commente le président du syndicat, Jean-François Gaumond.
Il souhaite dénoncer la réalité sur le terrain et ce qui se vit dans les classes du primaire, du secondaire, de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle.
« Nos membres nous disent qu’il faut absolument que leurs conditions de travail s’améliorent. L’attraction des jeunes et la rétention du personnel en place, ça ne passe certainement pas par le statu quo. Les banques de suppléants sont déjà vides et en plus de leur surcharge de travail, on demande de plus en plus aux enseignants d’aller remplacer leurs collègues absents ».
Rattrapage salarial
Les enseignants québécois demandent un rattrapage salarial parce qu’ils sont les moins bien payés au Canada. Ils demandent aussi de revoir la composition de la classe, d’évaluer la lourdeur de la tâche et de tenir compte de l’insertion professionnelle.
Selon le président du Syndicat, « On a l’impression d’être au front avec un nombre réduit d’effectifs. La situation de pénurie est réelle et il faut donner un sérieux coup de barre pour améliorer les choses. Il faut se le dire, de meilleures conditions pour les enseignants vont immanquablement améliorer les conditions d’apprentissage des élèves qui sont dans nos classes ». Il craint que le maintien des conditions actuelles engendre un nombre augmenté de retraites anticipées.
« Le gouvernement n’a pas 20 solutions. Il doit s’asseoir à la table des discussions et négocier de bonne foi », conclut Jean-François Gaumond.