Le photographe aventurier
La remise de la médaille de l’Assemblée nationale au photographe Michel Dompierre met en lumière un artiste doublé d’un aventurier.
Une entrevue avec monsieur Dompierre nous fait découvrir des facettes méconnues de sa personnalité. C’est d’ailleurs son anniversaire aujourd’hui.
« Je suis fier de recevoir cette reconnaissance mais je l’accepte avec humilité. J’ai toujours considéré que mes images appartiennent à la population du Québec. Je veux remercier ceux qui m’ont donné un temps de pose. Ils font partie de mon legs », illustre Michel Dompierre.
Le cœur
« J’aime les citations et Henri Cartier Breton dit que la photographie est de mettre dans la ligne de mire la tête, l’oeil et le cœur. Il faut une réflexion avant de peser sur le bouton ! La composition, la géométrie, c’est aussi la compassion qu’on doit avoir en utilisant un appareil. Car cela peut être destructeur, aussi et il faut faire attention. »
Après avoir été le photographe officiel de la ministre et députée rimouskoise Monique Vézina en campagne électorale, Michel Dompierre a travaillé au cabinet de celle-ci pendant un an et demi, environ.
« Quand elle a remporté son investiture, j’ai fait une photo. On nous avait imposé un « format national » pour les photographies. Tous les candidats devaient respecter ce format. La seule exception acceptée fut l’affiche électorale de Monique Vézina, notre affiche. Elle avait dessus le sourire du vainqueur, un visage absolument rayonnant et resplendissant. Je me suis joins à son cabinet parce que j’étais bilingue et que je venais de l’Outaouais. J’avais aussi été journaliste à Radio-Canada et je connaissais le club de presse », relate encore monsieur Dompierre.
Visite royale
Des souvenirs à chérir, Michel Dompierre n’en manque pas. Il a été par la suite photographe officiel pour la visite royale de la princesse Anne, sœur de la reine d’Angleterre (1986).
« Pour moi, l’important et l’essentiel, ça a toujours été la photo. Pour la princesse Anne, je me souviens qu’il y avait beaucoup de protocole et de monde autour. On ne pouvait pas s’approcher d’elle. T’avais intérêt à savoir te servir de ton téléobjectif ! », s’exclame le lauréat.
Chirurgienne de brousse
Michel Dompierre n’a rien à envier aux grands aventuriers. Il a sillonné les quatre coins du monde.
« La photographie m’a amené ailleurs au Canada, en Amérique Latine, en Afrique, etc. J’ai rencontré un réalisateur de cinéma du Burkina Faso à Ouagadougou (Gaston Kaboré); j’ai suivi Anne, une chirurgienne de brousse, au Kenya. Elle faisait partie d’un groupe de « docteurs volants ». Elle était pilote. Nous avons volé au-dessus du lac Victoria. Nous sommes allés soigner un malade dans un village éloigné. Il m’est arrivé plein de trucs comme ça », se souvient-il.
Député
« Il est une figure importante dans l’art photographique et dans l’immortalisation du paysage bas-laurentien. Son legs à BAnQ est de plus de 10 000 photographies. De 1975 à 2008 monsieur Dompierre a arpenté le territoire bas-laurentien et a été un témoin privilégié de l’histoire, en bâtissant une collection exceptionnelle de photographies », témoigne le député Harold LeBel.