Le calendrier de vaccination interrompu dans son élan
La région est complètement dépendante des approvisionnementsLa région Bas-Saint-Laurent en sera à 5 000 personnes vaccinées lundi, ce qui semble peu par rapport à une population de 200 000 personnes, et devra en plus suspendre sa campagne de vaccination pour au moins une semaine.
Le directeur régional de la Santé publique du Bas-Saint-Laurent, Sylvain Leduc, déplore ce ralentissement et reconnaît du même souffle que le rythme de la campagne de vaccination régionale est à 100% dépendant de la capacité d’approvisionnement. C’est ce qui ressort notamment d’un point de presse tenu ce matin.
En contrôle
« À la suite d’une semaine de fin décembre où notre situation était délicate, la situation s’est améliorée de semaine en semaine. La transmission du virus est plus faible et nous parvenons à utiliser moins de lits-cas par jour dans presque la totalité de nos dernières journées. Des cas s’ajoutent un peu partout, mais nous sommes en contrôle. Nous sommes encore à moins de 10 cas aujourd’hui. La situation de notre région est enviable, mais dans le contexte où les gens font des sacrifices et de gros efforts », estime monsieur Leduc.
« Depuis le 24 décembre, on dispose de deux vaccins, celui de Pfizer, pour lequel on a déjà distribué plus de 3 200 doses, et celui de Moderna, qui a permis de distribuer plus de 700 doses dans nos centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Tout ça fait en sorte qu’aujourd’hui, nous avons une couverture vaccinale de 93% pour les CHSLD du Bas-Saint-Laurent. Nous avons reçu aujourd’hui des doses de Pfizer qui permettront de vacciner environ 1 000 personnes supplémentaires d’ici lundi. Nous aurons alors vacciné 5 000 personnes », précise le Dr Leduc.
Moins bonne nouvelle
« La moins bonne nouvelle, c’est que la semaine prochaine, il n’y aura pas vaccin disponible. Les approvisionnements pour la suite ne nous ont pas été confirmés. On est dans une situation où nous avions amorcé une campagne de vaccination avec succès et où on doit la mettre sur pause en espérant que ce soit de très courte durée. Dans ce long combat, nous avons eu des hauts et des bas, mais au Bas-Saint-Laurent, on a toujours réussi à reprendre le contrôle sur notre situation épidémiologique, parce que les gens ont collaboré et ont appliqué les mesures sanitaires dans une grande proportion », ajoute le directeur régional de la Santé publique.
« Il faut continuer ces mêmes efforts au minimum jusqu’au 8 février, alors que des décisions gouvernementales seront prises pour la suite. D’ici là, nous devrons ralentir la cadence de la vaccination et il faudra maintenir les mesures de prévention », a prévenu monsieur Leduc.
Après le 8 février
La région devrait-elle passer à un niveau d’alerte inférieur à compter du 8 février et devrait-on retirer le couvre-feu? a demandé au Dr Leduc un collègue de Radio-Canada.
« Je pense que le couvre-feu et les autres mesures ont été extrêmement efficaces. Je pense que les décisions devront être concertées entre les régions et le gouvernement. Prôner de faire cavalier seul à ce stade-ci ne serait pas une bonne approche. Ça ne veut pas dire que tout changera le 9 février. On peut planifier certaines choses. Qu’est-ce qui va arriver si on enlève le couvre-feu? Quel est le message que les gens vont comprendre? Est-ce qu’on va tous se réunir le soir après 20 h? Qu’est-ce qu’on en gagnerait? Il vaudrait mieux être planifié. Il est clair que lorsqu’une région qui est dans un palier d’alerte inférieur et donne plus de « permissions » attire du monde d’autres régions. »
Aînés de plus de 80 ans
Si les personnes en résidences publiques ou privées sont vaccinées rapidement, qu’en est-il des personnes de 80 ans et plus qui habitent toujours leur résidence?
« Le calendrier de vaccination va dépendre de notre approvisionnement et de notre capacité à planifier chacun des groupes. Le premier groupe, dans les CHSLD, va bien; le groupe suivant, le personnel de la santé va relativement bien. Après, avec des vaccins qui peuvent être déplacés davantage, on souhaite rejoindre les résidences privées pour personnes âgées. Il y en a beaucoup sur notre territoire. Après ce groupe bien couvert, on pourra s’occuper du groupe prioritaire suivant : les personnes âgées qui demeurent chez elles. On souhaite que tous nos gens âgés de 80 ans et plus soient vaccinés avant l’arrivée du printemps. Ça, c’est clair! »
« En février, si on a l’approvisionnement qu’on espère avoir, on serait en mesure de le faire », ajoute le Dr Leduc.
5 000 sur 200 000 personnes au BSL
L’auteur de ces lignes a fait remarquer à Sylvain Leduc que c’est bien beau 5 000 personnes vaccinées lundi prochain, mais qu’il y a 200 000 résidents au Bas-Saint-Laurent.
« Pour le moment, c’est une faible proportion de notre population. On est prêt, de notre côté! On l’a testé, notre modèle. Tout le monde aura bien compris que le facteur déterminant, à ce stade-ci, c’est l’approvisionnement. Il nous faudra suivre ce qui se passe mondialement, avant de pouvoir dire quand toute la population régionale pourra être vaccinée. »