Un ancien Directeur de protection de la jeunesse lance un appel à tous
«Quel avenir désirons-nous pour nos enfants ?»Un ancien Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) du Bas-Saint-Laurent, Éric Saint-Laurent, souhaite s’adresser à la population à la suite du suicide de deux jeunes intervenantes dans la région de Montréal, un événement qui a été médiatisé hier.
« Quel avenir désirons-nous comme collectivité pour nos enfants? », lance d’abord monsieur Saint-Laurent.
« Je tiens à offrir mes plus sincères condoléances aux proches, familles et aux collègues de la Direction de la protection de la jeunesse qui vivent actuellement de grandes peines à la suite du départ précipité de deux jeunes professionnelles ayant travaillés pour la Direction de la protection de la jeunesse de Montréal. On pourrait dire qu’encore une fois, la DPJ est frappée par un autre drame et c’est plus que vrai, mais aujourd’hui par ce mot, je veux souligner l’autre côté de la médaille soit le courage, la passion, le professionnalisme et la détermination de tout le personnel œuvrant en protection de la jeunesse », soutient monsieur Saint-Laurent.
Milieu dysfonctionnel
« Ils sont présents dans le quotidien pour ces milliers d’enfants et leurs familles à vouloir mettre tout en œuvre pour améliorer leur bien-être. Ces enfants, ces parents qui vivent de grandes difficultés sur le plan physique, psychologique et émotionnel qu’on ne peut estimer tellement que cette souffrance est importante dans leur quotidien. Il faut savoir que ces milliers d’enfants n’ont pas choisi de naître dans un milieu dysfonctionnel et problématique, alors ils ont besoin bien malgré eux de ces excellents services du personnel de la protection de la jeunesse », estime Éric Saint-Laurent.
« Trop souvent dans notre société d’aujourd’hui, on tente de mettre en lumière ce qui ne va pas, de prendre en défaut les personnes, de faire ressortir l’exception. Il est vrai qu’il est inacceptable de constater qu’en 2021, il y a encore des milliers d’enfants au Québec qui sont en grande détresse physique, psychologique et émotionnelle, mais malheureusement c’est la triste réalité et c’est pour cela que nous devons nous en préoccuper et nous en occuper en priorité », croit monsieur Saint-Laurent.
Misère humaine
« Au quotidien, ces milliers de personnes travaillant en protection de la jeunesse côtoient cette misère humaine, mais grâce à leur goût du dépassement et l’intérêt premier qu’il porte pour l’enfant et sa famille, ils réussissent avec plusieurs partenaires entre autres les parents et les enfants à améliorer leurs conditions de vie au quotidien », dit-il.
« Pouvons-nous maintenant, souligner à juste titre toutes ces réussites, ces succès et reconnaitre l’excellence de ces personnes qui ont toutes un but commun, soit d’assurer une meilleure vie au quotidien pour ces milliers d’enfants et leurs familles pour ainsi leur permettre comme tout citoyen mérite, un avenir prometteur dans notre société ? », s’interroge l’ex-DPJ.
Combien de drames ?
« Combien de drames d’enfants, de travailleurs travaillant auprès de ceux-ci notre société aura de besoin pour mettre enfin dans nos priorités individuelles et collectives l’avenir de nos enfants au Québec qui rappelons-le est aussi l’avenir de notre société de demain étant nos futurs parents, travailleurs? Je m’adresse à chacun d’entre vous : nous pouvons faire la différence pour ces milliers d’enfants et ceci commence par une réflexion profonde sur l’importance qu’on va accorder comme individu et comme collectivité à ceux-ci. Ceci doit se traduire dans le quotidien par des actions concrètes comme celles réalisées par ces milliers de travailleurs travaillant auprès de ces enfants et familles et qui ont de grands besoins à combler dans leur vie. Il est grand temps de se réveiller et ça commence aujourd’hui, n’attendons pas un autre drame », conclut Éric Saint-Laurent.