Les syndicats condamnent sévèrement le geste posé par le député Blanchette-Joncas
« Le bris de confiance, c’est lui qui l’a créé »Le Conseil central CSN au Bas-St-Laurent et le Conseil régional FTQ Bas-St-Laurent, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine se disent stupéfaits du congédiement massif de quatre de ses cinq employés par le député fédéral de la circonscription fédérale de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette Joncas.
Le journal le soir annonçait en primeur, mercredi soir dernier, que Maxime Blanchette-Joncas a congédié quatre employés en une semaine, dont trois le jour même, avant-hier. Il s’agit de Grégoire Bérubé, Richard Daigle, Nancy Gagné et Patrick Saint-Jacques. Monsieur Bérubé n’a pas mâché ses mots pour dire notamment que son ex-employeur fait fausse route et se trouve avec un déficit de compétence important, en raison de la vaste expérience des personnes concernées.
Selon Yves-Aimé Boulay, conseiller régional à la FTQ, « le député Blanchette-Joncas n’apporte aucune justification à ses allégations de bris de confiance envers les personnes visées. Nul ne peut entacher la réputation de quatre professionnels reconnus dans leur milieu et parmi leurs pairs de pareille façon sans plus de transparence et en toute impunité. Pour nous, le réel bris de confiance dans cette histoire-là, c’est lui qui le crée avec la population par la manière qu’il a utilisée pour mettre fin à l’emploi de son personnel. »
Cavalièrement
Le syndicaliste ajoute : « Il arrive que, pour un employeur, certains défis se posent lorsque vient le temps de gérer son personnel. Mais honnêtement, congédier aussi cavalièrement quatre employés, c’est carrément charrié et contraire aux règles applicables en droit du travail. C’est inquiétant quant à la capacité d’analyse et de jugement du député ».
« Selon ce qui a filtré dans les médias, rien ne nous permet de conclure que les quatre personnes limogées aient commis quelque malversation que ce soit. Dans les relations de travail du XXIe siècle, je ne peux comprendre que quatre travailleurs d’expérience comme ceux dont il est ici question puissent tous, en même temps, ne plus être aptes à assumer leur mandat auprès de la population », s’insurge la présidente du Conseil central CSN du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre.
Un peu faux
Elle ajoute : « C’est certain que rien n’est jamais parfait dans les milieux de travail, mais congédier 80% du personnel, c’est intense et ça sonne un peu faux. C’est un réflexe déplorable qu’on voit trop souvent chez un employeur qui refuse de voir ses travailleuses et travailleurs se syndiquer ».
Les deux plus importantes centrales syndicales nationales et régionales ne s’expliquent pas comment une telle décision peut être prise aussi brutalement, et ce, sans respect des règles qui prévalent en droit du travail et en total désaccord avec les valeurs véhiculées par le Bloc Québécois.
Plus possible de travailler avec lui
« Comment voulez-vous confier un dossier d’un travailleur en difficulté ou de quelque enjeu syndical que ce soit à un individu qui congédie radicalement son personnel. Le lien de confiance est irrémédiablement rompu », indique monsieur Boulay.
Nancy Legendre, elle, s’interroge : « Ce député fait partie d’une formation progressiste. A-t-il vraiment intégré les positions qu’il défend quotidiennement à la Chambre des communes? ».
Les deux centrales syndicales estiment qu’il n’est plus possible de travailler avec Maxime Blanchette-Joncas. Ils contacteront donc une ou un autre député s’ils devaient faire affaire avec le Bloc Québécois.