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Nouvelle de 17 h

Projet de Groupe FARI : c’est maintenant ou jamais pour les opposants

Un citoyen prêt à aller de l’avant pour les procédures juridiques
Le vaste terrain réservé au Groupe FARI pour son projet sur la rue des Flandres. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Un citoyen du district Saint-Pie-X, Serge Basque, se dit prêt à entreprendre des démarches juridiques dans le dossier du projet de construction d’une résidence pour personnes âgées de six étages, sur la rue des Flandres.

On approche du point de non-retour pour les opposants du projet de 20 M$ de Groupe FARI, qui prévoit la construction de quelque 160 unités de logement, puisque la Ville a autorisé officiellement celui-ci. Le projet doit maintenant recevoir son permis de construction de la MRC Rimouski-Neigette, ce qui ne devrait être qu’une formalité. Mais pour l’autoriser, la Ville a utilisé un article de loi qui lui permet d’éviter un référendum.

On a beaucoup reproché aux opposants d’avancer à visage couvert, soit de s’opposer, mais sans que leur nom ne soit dévoilé. Pour en apprendre davantage sur leurs motivations, le journal le soir a déniché deux citoyens du secteur qui sont prêts à parler, dont monsieur Basque, qui déplore particulièrement la façon de faire de la Ville de Rimouski dans ce dossier.

Nuance

« Je suis un des citoyens qui siègent sur le comité exécutif des gens qui sont en désaccord avec l’emplacement et la taille du projet. C’est une nuance fort importante. On n’a rien contre les résidences pour personnes âgées. La clientèle visée, ça ne me dérange pas. Si c’était un foyer de personnes âgées de deux ou trois étages et une soixantaine d’unités, je trouverais ça raisonnable. Ce qui me dérange, c’est l’envergue du projet dans ce secteur résidentiel: six étages et quelque 160 unités de logement. Ça ne me rentre pas dans le cerveau que la Ville accepte un tel projet dans un secteur résidentiel et familial. D’ailleurs, il n’y a même pas un seul triplex dans le quartier. Ce ne sont que des résidences unifamiliales et des jumelés », note monsieur Basque, qui était parmi les signataires de la récente mise en demeure enjoignant à la Ville de ne pas aller de l’avant avec le projet.

Serge Basque a moins le goût de sourire par les temps qui courent. (Photo: Facebook-Serge Basque)

Responsabilité de la Ville

« Ce sont des terrains qui appartenaient à la Ville. Elle devrait se sentir responsable. Plusieurs personnes de mon entourage et de mon secteur se sont fait dire par la Ville, au moment de la vente de leur terrain, qu’il n’y aurait jamais rien de construit sur ce terrain, qui aurait été « inconstruisible. » C’étaient des employés du Service de l’urbanisme de la Ville qui faisaient circuler ces informations auprès d’au moins une demi-douzaine de familles », lance Serge Basque.

« Je considère qu’une Ville qui, pendant 20 ans, vend des terrains sur lesquels elle prélève un coût d’acquisition important et une taxe de bienvenue, aurait eu le devoir de bien informer les citoyens qui en ont acheté. Mais non, une fois qu’elle a tout vendu ce qu’elle avait à vendre, elle nous arrive avec un projet comme celui-là. Pour son dernier terrain, elle propose un édifice de six étages avec 174 unités de logement. Ça, c’est un exemple, mais il y en a plusieurs autres où on a eu l’impression que la Ville riait de nous en plein dans notre visage. On peut dire que nous sommes insultés face à un tel manque de respect. C’est épouvantable », affirme monsieur Basque.

Légume empoisonné

« C’est comme si je vous vendais des légumes à tour de bras, mais que j’attendrais à la fin pour vous dire que je les ai pulvérisés de produits chimiques », illustre-t-il.

Le projet de Groupe FARI représente un investissement d’environ 20 M$, selon ses promoteurs. (Photo: Ville de Rimouski)

Prochaine étape

« Je crains que l’on doive dissoudre le comité, parce qu’on en est au point où on devrait entreprendre des procédures juridiques plus poussées et que rendu là, ça prend des gens qui sont prêts à s’identifier. Là, tout le monde a peur d’être identifié, entre autres par crainte de représailles de la Ville, qui est bien placée pour en faire. Nous aurions de bonnes chances de gagner notre cause. Nous sommes deux personnes prêtes à foncer, mais il nous en faut davantage pour un bon recours collectif. Je suis assez convaincu que j’ai payé à date les frais d’un cabinet d’avocats reconnu pour sa compétence en matière municipale », soutient Serge Basque.

Un référendum

« Je ne souhaite pas nécessairement que la cour dise non au projet de FARI, mais qu’elle dise à la Ville : « Minute pompon! » Retourne au premier chemin que tu avais emprunté, chemin par lequel les citoyens auraient au moins droit à un référendum. Certains ont payé leur terrain jusqu’à 150 000 $, il me semble qu’on aurait bien droit à ça. Je me suis dirigé vers ce secteur en m’assurant que j’allais dans un quartier zoné familial et résidentiel, parce que je n’ai pas le goût d’avoir un édifice de six étages dans ma cour, que ce soit des personnes âgées ou de jeunes femmes de 22 ans. Ça ne m’intéresse pas. C’est une stratégie machiavélique. On nous a volé notre référendum », tranche monsieur Basque.

Il ajoute que les opposants ont recueilli plus de 260 signatures de citoyens rejetant le projet en les interpellant simplement dans la rue, une démarche dont n’a pas tenu compte la Ville.

Une esquisse d’une partie du projet de Groupe Fari dans Saint-Pie-X.

Circulation

« C’est une grosse déception. On ne nous a jamais mentionné qu’il y avait un gros projet comme ça qui s’en venait. Au prix où on a payé nos terrains, on se retrouve avec immeuble qui sera parmi les plus imposants de Rimouski, dans un quartier résidentiel. On a posé des gestes au cours des dernières années pour réduire la circulation et on va se retrouver avec une résidence qui va faire accentuer la circulation », mentionne un autre opposant qui veut demeurer anonyme.

Zigzag

« Moi c’est surtout pour les enfants. Il y a déjà beaucoup trop de circulation sur la rue des Flandres qui est parfois comme une piste de course. Chaque fois que les enfants descendent la rue Sylvain-Lelièvre où j’habite, pour se rendre au parc, ils font leur arrêt, mais c’est toujours inquiétant. Je trouve que c’est déjà problématique. On a de la difficulté à rencontrer une autre voiture quand il y a un véhicule stationné dans la rue. Imaginez ce que ce sera si on ajoute une résidence pour personnes âgées qui sont autonomes et circulent, qui reçoivent des visiteurs et avec des employés qui vont et viennent. Sans compter les camions qui vont y livrer des denrées. On doit déjà pratiquement faire du zigzag pour circuler », ajoute-t-il.

Une autre esquisse du projet de Groupe FARI sur la rue des Flandres. (Photo: capture d’écran, Ville de Rimouski)

« Comme on l’a bien expliqué à la population, compte tenu de la clientèle qui va être hébergée à l’intérieur de cet édifice, les dispositions de l’article 123,1, second paragraphe, s’appliquent. Donc, on a terminé ce soir ce processus qui permet d’aller de l’avant », a brièvement commenté le maire, Marc Parent, à l’issue de l’assemblée ordinaire du conseil municipal de la mi-mai.

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