Les femmes assurent la relève à la chasse et leurs voix parlent pour les fédérations
Je l’ai toujours dit et écrit: les femmes, de tout âge et de toutes professions forment de plus en plus la relève à la chasse et elles disposent de qualités intrinsèques qui font que des femmes chassent même mieux que les hommes.
Les femmes à la chasse sont plus patientes, plus minutieuses, plus calmes, plus ordonnées, plus persévérantes et elles ont le souci du détail. Elles chassent avec tous les engins; fusils, carabines, arc et arbalète, et tous les gibiers, du petit au grand, en passant par l’ours noir. Je connais des femmes qui forment leur propre groupe de chasseuses, et chaque membre a ses fonctions; une prépare les salines, l’autre se spécialise dans le « call » et une cible le grand gibier.
En 2019, 30 % des certificats du chasseur étaient destinés aux femmes. En 2020, le taux de participation des femmes au cours Initiation à la chasse avec arme à feu (ICAF) a été de 29 %.
« Pour le cours Initiation à la chasse avec arc ou arbalète (ICAA), 24 % étaient des femmes en 2020.L’augmentation est peu marquée, mais constante si on compare avec 2015, on avait 26 % de femmes qui avaient suivi le ICAF. En 2010, c’était 24 %. L’évolution est similaire pour le ICAA avec 22 % en 2015 et 19 % en 2010 », précise Emily Vallée, coordonnatrice aux communications à la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs. En 2020, la pandémie explique sans doute la constance observée.
« Veuve de chasse? » Connaît pas!
L’appellation « veuve de chasse » ne tient plus. Elles chassent et pêchent le week-end et elles sont nombreuses à prendre une semaine de vacances pour chasser les grands gibiers. L’une d’elles me racontait qu’elle chasse l’ours noir pour la qualité de cette venaison, qu’elle préfère à celle du cerf et de l’orignal. Consommer une viande sauvage 100 % naturelle motive aussi les femmes à chasser. En France, L’Association nationale de la chasse au féminin (ANCF), a réalisé une étude auprès d’un échantillon de 800 chasseresses, lesquelles priorisent chasser le grand gibier à 42%, le petit à 34% et la sauvagine à 11%.
Au Québec, plusieurs territoires sous gestion, comme des zecs, organisent des fins de semaine de formation réservés uniquement aux femmes. Comme le programme « Fauniquement femme Latulippe», de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs. Le tout dans une ambiance conviviale favorisant les échanges et la détente. L’image qu’elles projettent contribue à mettre en valeur la pratique de cette activité traditionnelle qu’est la chasse.
Depuis 9 000 ans
Contrairement à la croyance populaire, il y a des milliers d’années, la chasse de subsistance n’était pas réservée exclusivement aux hommes. Des chercheurs de l’Université de Californie-Davis, ont analysé une trentaine de sépultures anciennes, vieilles de 9 000 ans dans les Andes péruviennes, dont celle d’une jeune femme, enterrée avec de nombreuses armes de chasse du gros gibier. Les chercheurs ont conclu que 30% à 50% des chasseurs vivant sur le continent américain à cette période, pourraient avoir été des femmes.
Les voix féminines
des fédérations
Et non seulement les femmes occupent de plus en plus de place dans la sauvagerie québécoise, mais elles dominent aussi comme porte-paroles des grandes fédérations de chasse et de pêche au Québec.
La dernière en lice est Marie-Andrée Poulin, qui est la nouvelle Conseillère aux communications, relations publiques, partenariats et développement de Zec-Québec et de ses 63 territoires sous gestion. Marie-Andrée Poulin rejoint ainsi des jeunes femmes dynamiques et passionnées à des postes majeurs, comme Emily Vallée, coordonnatrice aux communications à la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs; où on retrouve aussi la directrice adjointe de la FédéCP, Stéphanie Vadnais.
Il y aussi Vicky Boivin, responsable des communications à la Fédération des pourvoiries du Québec, et Nathacha Gilbert, coordonnatrice aux communications à la Fédération québécoise pour le saumon Atlantique. S’ajoute Kate Nadeau-Mercier, populaire co-animatrice joviale et passionnée de l’émission « Aventure Chasse Pêche », et coordonnatrice du groupe « Filles de Bois », une division du magazine Aventure Chasse Pêche.
Le cheminement de Marie-Andrée Poulin passe à travers de nombreux défis, et son parcours professionnel rejoint le grand virage plein air amorcé par les zecs il y a quelques années. Son intérêt marqué pour le plein air et les activités de plus en plus populaires comme la randonnée, le camping, le vélo et la planche à pagaies (« paddleboard ») lui permettront de rejoindre une nouvelle clientèle qui fréquente les zecs pour y pêcher et y chasser, mais aussi pour profiter de la nature et s’adonner à d’autres activés.
Son expertise et ses activités diversifiées en plein air vont contribuer à diversifier les services offerts dans les zecs, en plus de son approche axée sur la clientèle.