Le ministère de la Famille s’adapte au nouvel engouement pour les régions
Le Bas-Saint-Laurent a encore besoin de 1 000 places en garderie.Un phénomène attribuable en grande partie aux changements de certaines habitudes des travailleurs québécois lors de la crise sanitaire, particulièrement le télétravail, vient s’ajouter aux enjeux importants comme la main-d’œuvre, pour le ministère de la Famille.
C’est ce que constate le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, lorsqu’interrogé en ce sens par le journal le soir, à l’occasion de sa visite du chantier de construction du centre de la petite enfance Les Petits Montois, à Mont-Joli, cet après-midi. La nouvelle garderie de 50 places ouvrira ses portes d’ici la fin de l’année.
Elle permettra de répondre, du moins en partie, au phénomène grandissant de la pénurie de main-d’œuvre, qui force les municipalités et villes de l’Est du Québec, notamment, à mettre en œuvre des moyens qui augmenteront leur attractivité pour attirer de nouveaux résidents. Le ministre croit que le Bas-Saint-Laurent a besoin encore de 1 000 places.
Pas un luxe
« Il y a de beaux projets de construction de nouvelles garderies qui sont en marche. Ce n’est pas un luxe. Ça fait deux ans et demi maintenant que je suis ministre de la Famille. Je suis très content d’avoir eu ce temps-là et d’avoir encore un an et demi devant moi pour mener jusqu’au bout des projets comme celui de Mont-Joli, parce que les parents en ont besoin. Je suis très conscient des besoins. Ce projet-ci n’avançait pas depuis une dizaine d’années et c’était très important pour notre gouvernement que ce soit complété. Il reste encore des parents qui, aujourd’hui, se demandent comment ils vont faire pour aller travailler. Ce que je veux leur dire, c’est qu’avec les projets en cours de réalisation, ça va faire en sorte que des parents puissent trouver une place pour leur enfant. Il y aura encore des besoins, mais il y a encore des projets qui s’en viennent », mentionne le ministre Lacombe.
Ça avance
« Je veux démontrer aux gens que ça avance. C’est vrai qu’on manque de places, mais ça n’a jamais autant bougé dans ce secteur-là en 10 ans. Nous, on y travaille depuis deux ans et demi. C’est un stress lourd à supporter pour les parents qui n’ont pas de place en garderie pour leur enfant. Il y a eu un manque de volonté politique du gouvernement libéral qui nous a précédés. Nous on en a et on coupe dans la paperasse, parce que 10 ans d’attente, c’est beaucoup trop long. Maintenant, ce sera moins long », ajoute-t-il.
« Effectivement, c’est une bonne nouvelle pour Mont-Joli, mais on a encore besoin de places ailleurs dans La Mitis et dans La Matapédia. Il y a d’autres projets en développement, dans d’autres milieux. S’il y a une chose sur laquelle on est d’accord monsieur le ministre et moi, c’est sur le fait qu’on a tout à gagner à ajouter des places de garderie. Une autre chose sur laquelle on s’entend, c’est qu’on est à des années-lumière de ce qui s’est passé avec le gouvernement libéral », ajoute le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.
Deux autres chantiers, à Matane et à Amqui, seront aussi visités par le ministre cette semaine.
Nouveau facteur
Monsieur Lacombe reconnaît que la migration régionale attribuable aux nouvelles habitudes prises pendant la pandémie, le déracinement de nombreuses familles vivant en région urbaine pour profiter des joies du télétravail à proximité de la nature dans une région rurale, a bel et bien été observée par lui et son équipe.
« Ça fait partie des choses intéressantes qui sont portées à notre attention. Je le vois dans ma région, les Laurentides. Dans les dernières semaines, on a vu de nouvelles familles arriver. Oui, ça se produit un peu partout au Québec. C’est un nouveau phénomène qu’on tient à l’oeil, parce qu’on doit avoir un déploiement efficace de nos services. Je ne dirais pas que ça met de la pression sur le réseau des CPE au même titre que la pénurie de main-d’oeuvre, parce que s’ils se déplacent, ce sont les mêmes enfants dont on doit s’occuper. Il faut avoir le même nombre de places, mais s’assurer qu’elles sont au bon endroit. Ça veut peut-être dire qu’il y a un déplacement des besoins dans les régions, mais l’important, c’est d’avoir la volonté de créer des places et nous l’avons. Nous nous sommes engagés à trouver 22 000 nouvelles places et nous allons le faire. »
Déplacement
« Le déplacement des populations va probablement avoir un impact sur le nouvel appel de projets qui sera lancé dans les prochaines semaines. Quand on parle de 22 000 nouvelles places, c’est concret. On pourra, avec le nouvel appel de projets, savoir où les besoins se situent et les prendre en considération, notamment à Rimouski, parce qu’il va encore en manquer », poursuit Mathieu Lacombe, qui entend aussi faire des efforts pour valoriser la profession d’éducatrice.