La Ville donne de la corde aux délinquants
Parc Ernest-LepageLa nouvelle voulant que la Ville de Rimouski prévoit la fermeture du parc Ernest-Lepage entre 11 h 30 et 13 h 30 pour contrer des problèmes de délinquance a reçu un accueil mitigé, mais son objectif a été mal compris.
Un avis de motion a été déposé lors de l’assemblée du conseil municipal, hier, en prévision de l’adoption d’un règlement en ce sens lors d’une prochaine réunion. Cette résolution se veut une réponse à la résurgence d’un phénomène observé à chaque décennie depuis 60 ans: des écoliers de Paul-Hubert et de Saint-Jean-Baptiste se rencontrent au parc Lepage pour des bagarres et il y a vraisemblablement également un problème de trafic de stupéfiants.
La situation a pris une tournure plus inquiétante, le 25 avril, quand un homme a été la cible de tirs en provenance d’une arme à air comprimé utilisant des balles de plastique.
Une façon détournée
En entrevue au Journal Le Soir, le maire de Rimouski, Guy Caron, a expliqué la stratégie qui sous-tend l’éventuelle décision du conseil municipal de fermer le parc sur l’heure du midi : ainsi, les jeunes qui auront été pris en défaut verront leurs parents être prévenus, s’ils reçoivent un constat d’infraction et les parents seront incités à s’en mêler. Comme on dit communément, on donne de la corde aux délinquants pour qu’ils se pendent avec.
« C’est un avis de motion, alors le règlement n’est pas encore adopté. Le comité spécial sur le parc Lepage, qui réunit par exemple des membres du conseil municipal, des travailleurs du secteur communautaire, de la Sûreté du Québec, de la démarche COSMOSS (Communauté ouverte et solidaire, pour un monde outillé, scolarisé et en santé) et du Centre scolaire des Phares, recommande de fermer le parc sur l’heure du midi, sauf si un groupe organisé fait une demande d’autorisation, par exemple un club qui voudrait organiser des activités. Le parc serait fermé entre 11 h 30 et 13 h 30, du 25 août au 25 juin », explique le maire, Guy Caron.
Des conséquences
« Ce n’est pas une mesure que l’on souhaiterait permanente, mais qui nous permettrait de concevoir des outils d’intervention un peu plus affinés. Parce que le fait d’être dans le parc Lepage le midi constituerait une infraction, il y a un constat qui serait émis, que les parents concernés pourraient recevoir aussi. On va s’assurer qu’effectivement il y ait des conséquences pour les contrevenants et on va évaluer l’efficacité de la mesure au cas par cas, parce qu’on réalise qu’effectivement, les citoyens sont un peu pénalisés. On a une problématique à laquelle il faut faire face », assure monsieur Caron.