Le Québec a bien évolué, depuis 10 ans
Selon l’Institut de la statistique du QuébecComment mesurer le progrès d’une société en tenant compte de ce qui est important pour les personnes, par exemple la santé, l’éducation, la qualité de l’environnement et les conditions matérielles?
C’est l’exercice rigoureux qu’a réalisé l’Institut de la statistique du Québec avec les Indicateurs de progrès du Québec.
Ces 15 indicateurs permettent de mesurer le progrès de manière multidimensionnelle, en complément du produit intérieur brut (PIB). Ils tiennent compte des inégalités et de la « soutenabilité » de l’activité humaine. La proposition de l’Institut s’inscrit dans un mouvement porté par des organisations internationales et des agences statistiques et guidé par la nécessité de mieux suivre l’évolution et le caractère durable du bien-être des personnes.
Ce qui progresse
La société québécoise a évolué positivement à de nombreux égards : le taux d’emploi et le revenu des personnes se sont accrus dans les 16 dernières années, et la pauvreté a diminué depuis 2010. La qualité de l’air est meilleure depuis 2009, bien que des problèmes locaux subsistent. Aussi, la gravité des crimes déclarés par les services policiers a diminué depuis 16 ans, ce qui témoigne d’une amélioration de la sécurité des personnes.
Le milieu socio-économique des élèves du secondaire continue, entre autres choses, d’être associé à leur diplomation. Bien que ces inégalités des chances persistent, elles ont diminué au cours de la dernière décennie. Par ailleurs, la proportion de personnes de 24 à 35 ans détenant un diplôme d’études postsecondaires a augmenté et l’espérance de vie de la population s’est accrue, deux signes que le capital humain est en croissance.
Capital social
Le capital social, évalué d’après le niveau de confiance que les personnes ont les unes envers les autres, est en hausse entre 2003 et 2020. La représentation des femmes en politique s’est améliorée : même si elles demeurent sous-représentées parmi les élus en 2021, leur présence en tant que députée et mairesse s’est accrue depuis 2006.
Le grand risque : l’instabilité du climat
Ces tendances favorables au progrès évoluent néanmoins sur fond d’incertitude, notamment en raison de l’instabilité du climat. L’ampleur des anomalies de température a augmenté depuis 100 ans et, depuis 1998, nous observons une série ininterrompue d’années plus chaudes que la normale du 20e siècle.
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec ont fluctué, mais n’ont pas diminué entre 2009 et 2019, contrairement à ce qui était attendu pour contenir les changements climatiques.
Comment se compare-t-on au reste du Canada?
La plupart des indicateurs de progrès sélectionnés permettent des comparaisons avec le reste du Canada. Le Québec affiche de meilleurs résultats que le reste du Canada pour plusieurs aspects du bien-être (pauvreté, emploi, criminalité). Le revenu des particuliers est par contre plus faible au Québec.
Le capital économique (infrastructures et autres actifs fixes non résidentiels, valeur nette des administrations publiques) a une plus grande valeur dans le reste du Canada, mais le capital humain (diplomation postsecondaire et espérance de vie) est plus fort au Québec. Si la confiance envers les autres est plus répandue dans le reste du Canada, les GES par habitant sont inférieurs au Québec, et les femmes y sont mieux représentées sur la scène politique.
Voilà quelques-uns des résultats présentés dans la première analyse réalisée à partir des Indicateurs de progrès du Québec.
Une démarche évolutive
Les 15 indicateurs lancés aujourd’hui ont été retenus au terme d’une démarche rigoureuse. Pour en savoir plus sur les critères de sélection utilisés par l’Institut, consultez le Cadre conceptuel et méthodologique des indicateurs de progrès du Québec.
La mesure du progrès proposée par l’Institut s’inscrit dans une démarche en évolution. Par conséquent, le public est invité à laisser ses commentaires à l’aide d’un formulaire disponible sur la page des Indicateurs de progrès du Québec.