Le Boule Rock a de nouveaux dirigeants
Une transaction majeure survenue dans le secteur récréo-touristique ces dernières heures pourrait permettre de lever la menace de fermeture qui règne au-dessus du Club de golf Boule Rock de Métis-sur-Mer, dans La Mitis.
Un homme d’affaires du secteur de la restauration et élu municipal, le maire de Sainte-Flavie, Jean-François Fortin, et sa conjointe et aussi copropriétaire de la brasserie Le Ketch, Chloé Giguère-Gascon, sont maintenant actionnaires du Groupe JGS, propriété de l’homme d’affaires Jean-Guy Sylvain. Celui-ci s’est porté acquéreur du Club de golf Boule Rock au début de l’année.
Il veut développer le site avec un projet d’hôtel et de camping, mais il y a une certaine opposition à Métis-sur-Mer et des contraintes réglementaires retardent le projet.
Développement durable
L’arrivée de ces nouveaux partenaires dans l’aventure du Boule Rock vient pratiquement assurer la survie du Club à court terme. Monsieur Fortin en est-il conscient? Tout à fait, car c’est la base même de la nouvelle association. Jean-François Fortin, aussi ex-député, et sa conjointe deviennent les principaux interlocuteurs de JGS dans l’Est-du-Québec.
« Monsieur Sylvain a senti qu’il avait intérêt à se donner des partenaires sur le terrain pour faire avancer le dossier du Boule Rock. Chloé et moi on s’est donc fait offrir de prendre la gestion des intérêts de Groupe Jean-Guy Sylvain pour l’Est-du-Québec. Il a compris que dans ce genre de projet de développement, ça prend une compréhension d’analyse et un respect des communautés. Monsieur Sylvain a compris qu’on peut vouloir aller vite, ce n’est pas toujours le meilleur chemin à prendre quand on veut développer d’une manière durable », commente monsieur Fortin.
Des liens
Ce dernier a d’ailleurs insisté auprès de son nouveau partenaire pour lui dire qu’il voulait être associé à une démarche qui serait dorénavant considérée comme constructive.
« Il faut créer des liens avec les communautés. On se connaissait déjà un peu. Il me connaissait, il m’a un peu vu aller. Il a aussi pu apprécier le travail de Chloé comme gestionnaire au Ketch. Il sait qu’on est des gens ancrés dans la communauté et qu’on n’est pas intéressé à faire n’importe quoi. Quand on avance, Chloé et moi, on s’assure d’avoir de l’acceptabilité sociale dans nos projets. Il nous a offert de devenir les gestionnaires et les directeurs de ses entreprises dans l’Est, mais également de devenir ses associés. Nous avons acquis des actions. C’est une offre qui nous donne un droit de regard non seulement comme gestionnaire, mais aussi comme propriétaire. »
Le bonheur
« On s’est assuré d’avoir tous les leviers et toutes les marges de manœuvre pour être à même de se développer avec les communautés; de faire des projets que les gens désirent et de faire des projets qui vont procurer des retombées tangibles et concrètes pour les communautés et pour les gens qui vont travailler avec nous. Je pense donc que c’est une excellente nouvelle pour la région que monsieur Sylvain nous démontre qu’il a compris et respecte la dynamique régionale. Il veut le bonheur des gens. Nos projets seront simples au départ : si les gens ne veulent pas de développement au Boule Rock, il n’y en aura pas. Si les gens en veulent, on va le faire », assure Jean-François Fortin.
Un joyau
« On ne va pas enfoncer des projets dans la gorge des gens. Moi je trouve qu’il y a là un beau projet qui peut prendre place à Métis-sur-Mer et être accepté par la majorité. Je pense qu’il y a là un bien commun qui peut générer des fruits pour toute la communauté. Ça ne se fera pas n’importe comment. Il va falloir consulter et écouter. Et se demander : quel projet est le plus rassembleur? Il y a une réalité. »
« On veut que le golf Boule Rock, qui est un joyau du patrimoine de La Mitis et de la région perdure. On veut aussi qu’il se développe; qu’il continue à fonctionner dans les meilleures circonstances, en développant le potentiel qu’il y a autour, mais en tout respect des gens de La Mitis
Potentiel
Jean-Guy Sylvain a déclaré au Journal Le Soir, le 11 octobre, que le Club allait rester fermer la saison prochaine si son projet de plusieurs millions de dollars visant à construire un hôtel et aménager un camping n’était pas autorisé par les autorités municipales. À moins de 100 membres, le Club n’est pas rentable, mais lors de son achat, monsieur Sylvain avait dit croire dur comme fer à son potentiel.
La Ville de Métis-sur-Mer a embauché une firme spécialisée afin de s’assurer de la conformité de sa demande de changement de zonage qui sera déposée à la MRC de La Mitis. Elle ira par la suite en procédure d’enregistrement avec son projet de règlement, à la suite de laquelle, s’il y a un nombre de signatures suffisant, on pourrait se rendre à un référendum qui autoriserait ou empêcherait le projet.
Un groupe de citoyens de Métis-sur-Mer, des citoyens qui sont opposés a projet autant que favorables, qui se montre très préoccupé par l’éventuelle fermeture du Club a lancé un appel au calme dans une lettre ouverte, publiée avant-hier dans le Journal Le Soir.
Vent de fraîcheur
L’arrivée de madame Giguère-Gascon et de monsieur Fortin apportera sans doute un vent de fraîcheur et surtout d’espoir dans ce dossier, puisqu’ils sont beaucoup plus à même de bien communiquer avec la communauté, étant déjà des gens d’affaires bien implantés.
Dans un communiqué, la firme Groupe JGS se dit assurée « que ces deux personnes seront un atout tangible afin de poursuivre le développement de nouveaux projets d’investissement pour la destination de l’Est-du-Québec à court et à moyen terme. Leur compagnie de gestion prendra également la responsabilité des opérations des entreprises du Groupe pour cette région. »
« Jean-François Fortin est bien impliqué dans la région. Avec une excellente notoriété et un vaste réseau de contacts, il connaît bien les différents enjeux de développement de l’Est-du-Québec. Il apportera au sein du groupe un savoir-faire supplémentaire, une compréhension des particularités régionales et une sensibilité à propos des préoccupations sociales et économiques que vivent les communautés », ajoute-t-on.
Groupe JGS rappelle que Chloé Giguère-Gascon « est une gestionnaire aguerrie. Son expertise en gestion des opérations, sa connaissance de la clientèle et de la réalité des employés lui permettra de participer activement aux décisions du Groupe. »
Profil
Le Groupe JGS possède un parc hôtelier diversifié à travers la province de Québec ainsi qu’aux États-Unis. L’un de ses établissements emblématiques au Québec est l’hôtel le Concorde acquis en avril 2014 à la suite de sa fermeture en décembre 2013.
Autres acquisitions
Notons également que le Groupe JGS a fait plusieurs acquisitions dans les régions du Bas-St-Laurent et de la Gaspésie dans la dernière année; soit le Club de Golf Boule Rock à Métis-sur-Mer en janvier 2022, l’hôtel Gaspésiana, situé à Sainte-Flavie en juin 2022 ainsi que l’établissement Aquamer Thalasso-Spa de Carleton-sur-Mer en juillet 2022.
Avec le projet du Boule Rock, un projet de 8 M$ incluant l’achat du Club, l’homme d’affaires Jean-Guy Sylvain souhaite créer une destination villégiature unique afin d’attirer la clientèle du Québec, du Canada et internationale.