Un accès privilégié à un moment de la vie de Dédé Fortin
Dehors novembre : « Au cœur de la création de l’album mythique de la formation Les Colocs », est un spectacle présenté par le comédien Hubert Proulx et le bassiste des Colocs, Vander (André Vanderbiest), qui sera à Rimouski le 23 novembre prochain à la salle Desjardins-TELUS, ainsi qu’à Rivière-du-Loup le 24 novembre à la salle Alphonse-Desjardins est comme son nom l’indique, un aperçu de la création du troisième album des Colocs.
L’histoire remonte à l’automne 1996, o.u le chanteur des Colocs, André Dédé Fortin et le nouveau bassiste du groupe, Vander, se retrouvent dans un chalet en Estrie pour concevoir l’album « Dehors novembre. »
« Nous le faisons sur cet album, parce que c’est l’album auquel j’ai participé et le spectacle parle de la création de cet album qui s’est déroulée dans un chalet à Saint-Étienne de Bolton. J’étais avec Dédé à ce moment-là et je trouvais plus légitime de parler de cet album que de parler de l’ensemble de l’œuvre des Colocs », explique Vander.
Raconter Dédé Fortin
Même si le spectacle est beaucoup axé sur une période en particulier, plutôt que sur l’ensemble de l’œuvre des Colocs, une place importante est tout de même accordée au défunt chanteur.
« Lors des premières fois où nous avons présenté le spectacle, je me souviens qu’une femme est venue me dire à la fin : j’ai l’impression que Dédé Fortin était mon ami. Dans tous les cas, j’ai axé le spectacle sur la poésie et sur les textes de Dédé. Sur la personne qu’il était dans la vie : sa générosité, son altruisme, etc. »
« Donc, les anecdotes que je raconte ne sont pas là pour salir personne. Je ne parle pas des blondes, ni des petits malheurs qu’il y avait dans le groupe, j’ai vraiment essayé de sortir le plus beau pour cette œuvre-là. Il y a aussi la voix de Dédé que j’ai récupéré sur des bandes. Alors Dédé il est présent dans le spectacle, après ce n’était pas le but de demander à Hubert de jouer Dédé. Hubert est là pour jouer et interpréter les textes des chansons. »
Rétablir certains faits
Il ajoute avoir voulu revenir sur certaines idées qui circulaient au sujet de Dédé et de sa vie.
« C’est aussi une occasion de découvrir l’humanité derrière le personnage, pour contrer un peu l’idée qu’il y avait dans le film, que Dédé a vécu une longue descente aux enfers et qu’il allait de plus en plus mal, alors que ce n’est pas vrai. Dédé était maniaco-dépressif, ça veut dire que quand ça va bien, ça va très bien. Quand on était dans une période où Dédé allait bien, il était super drôle, il était très vivant.
« J’espère aussi que les gens qui connaissent les Colocs depuis 25 ans viennent aussi au spectacle et en apprennent encore, comme c’est le cas pour la famille et les amis de Dédé qui connaissaient certaines anecdotes, mais pas toutes. »
Un travail fastidieux
Si les raisons derrière la création de ce spectacle sont plus que légitimes, le bassiste explique qu’il représentait tout de même un important travail.
« C’est difficile parce qu’il fallait revenir sur les anecdotes, je devais vérifier pour ne pas dire de bêtises moi-même. Je devais donc retourner loin dans mes souvenirs, aller voir des amis de Dédé pour confirmer certaines choses, parce que des fois les souvenirs on les oublie ou ils se sont passés à une date différente que celle qu’on croyait. »
« J’ai dû faire des vérifications et aussi connaître le comédien, parce que je ne pouvais pas monter le spectacle sans savoir qui serait la personne qui allait le jouer. Le fait qu’Hubert chante et joue de la guitare, c’est un bon atout, tandis que si ç’a avait été un autre comédien, ç’a n’aurait peut-être pas été pareil. Il y a aussi beaucoup de travail de réécriture et un travail de tri, pour ensuite se rapproprié le texte. »
Poursuivre la mission des Colocs
Il conclut sur le fait qu’une partie des recettes du spectacle sera versée à des organismes de prévention du suicide, afin de poursuivre la mission des Colocs et de Dédé Fortin, ce dernier ayant mis fin à ses jours en mai 2000.