Honorée pour son projet sur l’Holocauste
Denise LeBlanc, une enseignante de 5e et de 6e année à l’école primaire du Grand-Pavois de Saint-Yves à Rimouski, reçoit le Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement 2021, pour son projet sur l’Holocauste.
En entrevue, madame LeBlanc explique que ce projet, d’une durée d’environ 10 mois, n’était pas du tout anticipé.
Le tout est parti de l’album qui s’intitule : « L’agneau qui ne voulait pas être un mouton », dans lequel se trouve un poème, inspiré d’un poème écrit par un pasteur allemand, qui s’est porté à la défense des juifs et qui a été incarcéré dans un camp de concentration.
« Chaque année en lisant cet album, j’avais toujours des questions sur la Deuxième Guerre mondiale. J’en parlais un peu, mais je me demandais comment aborder le sujet. Souvent, je parlais de l’histoire d’Anne Frank et je faisais des parallèles, mais toujours en ayant un certain souci empathique. Pour montrer que malgré cette histoire, de beaux gestes ont été posé et qu’il y a eu des gens qui se sont porté à la défense des autres. »
L’apport d’École en réseau
Un autre aspect ayant aidé à la conception de son projet est sa participation à l’École en réseau.
« Chapeauté par le ministère de l’Éducation, École en réseau permet que des projets soient fait en classe, puisqu’il s’agit d’une initiative du ministère qui propose des activités en réseaux, mais dans lesquelles se greffent différents partenaires. »
C’est ainsi que l’enseignante a trouvé une activité proposée par le Musée de l’Holocauste Montréal, qui s’adressait aux élèves du 3e cycle du primaire.
C’est la coordonnatrice en éducation du Musée de l’Holocauste, Anne Marguet, avec laquelle madame Leblanc a beaucoup travaillé, qui a soumis le projet de l’enseignante à la Société Histoire Canada.
« C’était entre autres pour l’interdisciplinarité du projet, parce que j’y avais inclus le français, l’éthique, les arts et l’univers social », explique madame LeBlanc.
Rencontre avec Muguette Myers
Dans l’activité proposée par le Musée, il y avait une rencontre avec une survivante de l’Holocauste, madame Muguette Myers.
« Toutes les classes du Québec qui étaient inscrites ont reçu la même conférence. Après, c’était juste nous avec elle. Elle est devenue comme une amie. Le développement de l’empathie chez mes élèves s’est trouvé valorisé par le témoignage de madame Myers. C’est ce qui m’a donné l’idée par la suite de participer à un projet collaboratif avec une autre classe, en partenariat avec la Fondation Monique Fitz-Back. Il s’agit d’un organisme de bienfaisance qui a pour mission de se consacrer à la promotion de l’éducative relative à l’environnement et à un milieu sain dans une perspective de développement durable. »
D’ailleurs, la Société d’histoire, en collaboration avec le Musée, a accepté que madame Myers soit l’invité de Denise LeBlanc, lors de la remise de son prix.
Un projet en continu
Finalement, comme madame LeBlanc enseigne à deux années, depuis l’instauration de son projet lors de l’année scolaire 2020-2021, elle a pu le revisiter avec ses nouveaux élèves et apprendre avec eux d’autres histoires de l’Holocauste, par exemple celle d’Hana Brady.
« Le but n’est pas de traumatiser les élèves, c’est de montrer que le passé, la démocratie que nous avons actuellement n’a pas toujours été là. C’est de voir que la charte des droits a été mise en place, parce que justement l’histoire a fait ça : ce sont les actions de l’histoire qui nous permettent d’évoluer. »