Le Bloc veut voir les contrats McKinsey
Les députés du Bloc Québécois demandent au gouvernement fédéral et au premier ministre Justin Trudeau de rendre immédiatement publiques toutes les informations requises et l’entièreté des contrats conclus avec la firme McKinsey.
Le recours à cette firme a déjà fait jaser au niveau provincial, mais le même scénario semble se produire au fédéral.
Le chef, Yves-François Blanchet, le leader parlementaire, Alain Therrien, la leader parlementaire adjointe, Christine Normandin, et les députés Jean-Denis Garon, Alexis Brunelle-Duceppe, Julie Vignola et René Villemure, dont l’affaire McKinsey interpelle les dossiers parlementaires, ainsi que Maxime Blanchette-Joncas, de Rimouski-Neigette-Témiscousta-Les Basques, « afin que soient clarifiés la nature des mandats et les coûts relatifs à cette « sous-traitance » du rôle de l’État à une vaste firme multinationale qui semble tentaculaire dans les affaires de nombreux pays et entreprises. »
« D’entrée de jeu », affirme le chef bloquiste, « je crois que le Parlement doit avoir accès à tous les contrats, et que ce qui nous sera remis ne doit pas être stérilisé à coups de caviardages. Les enjeux sont trop nombreux et importants. »
Lacunes graves
« Ça va du rôle de gens liés à McKinsey dans un projet d’immigration en nombre tel qu’il sera dangereux pour le poids du Québec dans la fédération et le français, en passant par la nomination d’un ex-dirigeant de la firme à titre d’ambassadeur en Chine; aux lacunes graves en termes de transparence; à la possible convergence de secrets industriels d’entreprises, de secrets d’État et d’informations confidentielles; du procédé d’octroi des contrats et de leurs coûts; jusqu’à un possible soutien au parti libéral par cette société multinationale », croit Yves-François Blanchet.
État affaibli
« Il y a une différence importante entre compléter l’expertise de l’État et de la fonction publique, et le remplacement pur et simple de cette expertise par une entreprise étrangère proche du parti libéral. On affaiblit l’État et on substitue à son rôle de service aux citoyens un résultat de détournement d’importants profits vers le privé », ajoute le leader du Bloc Québécois, Alain Therrien.
« Alors que le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires devrait se pencher sur l’octroi de ces contrats par les libéraux de Justin Trudeau à cette firme de consultants, la députée bloquiste responsable, Julie Vignola, insiste sur les coûts extravagants de cette proximité entre les libéraux et McKinsey, qui se chiffre selon les données actuelles, à plus de 84 M$ », soutient le Bloc.
« On ne se contentera pas de réponses vagues et de documents partiels ou caviardés, insiste madame Vignola. Il nous faut tous les documents dans leur intégralité. »
Tutelle
Alexis Brunelle-Duceppe mentionne que cette tutelle de McKinsey sur le ministère de l’Immigration semble une bien mauvaise idée : « Du chemin Roxham jusqu’aux dossiers transmis à des fonctionnaires qui ne sont plus en emploi, en passant par des délais inacceptables, nous sommes en droit de nous demander en quoi McKinsey aura-t[1]elle véritablement servi. C’est là un échec et un aveu d’incompétence de la part des libéraux ».
« Le parti libéral et Justin Trudeau semblent embourbés dans une autre controverse. Il leur revient de nous faire la preuve du contraire, mais il est clair que ce gouvernement n’est pas digne de la confiance des Québécois et des Canadiens et doit répondre devant eux de ses gestes et de ses choix », conclut Maxime Blanchette-Joncas, député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques.