Québec pourrait revoir la loi
Contrôle éventuel du prix des logementsLa députée-ministre du comté de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, réagit à notre reportage de lundi sur le désarroi des locataires rimouskois en cette période de crise du logement.
Le Journal Le Soir rapportait quelques échanges de locataires sur les forums de location de logements. Il en ressort que certains propriétaires abusent de la situation. Nous disons bien certains.
Une forte majorité de citoyens conviendra qu’un logement de quatre pièces et demie à plus de 1 000 $ par mois n’est pas abordable pour le citoyen moyen. C’est ce que pourrait facilement coûter une maison en versement hypothécaire, avec une mise de fonds minimalement appropriée.
Registre ou plafond
Les locataires dont nous avons rapporté les propos ne dénoncent pas seulement des abus financiers, mais aussi des abus de pouvoir de certains propriétaires. Par exemple, on se permet de refuser des visites à d’éventuels locataires, sinon par « Facetime » seulement. On réalise que les étudiants et les travailleurs de l’extérieur sont favorisés au détriment de jeunes familles. En plus de prix exorbitants, ça sent la discrimination.
Parmi les solutions proposées, la tenue officielle d’un registre public des loyers et l’instauration d’un mécanisme de contrôle sur les prix. Le Tribunal administratif du logement a déjà certains pouvoirs et proposent certains mécanismes, mais ils apparaissent insuffisants. Depuis quelques temps, le Journal Le Soir et ses interlocuteurs posent et reposent la question : faudrait-il contrôler franchement le prix des loyers?
Ouvre la porte
Madame Blanchette Vézina, ministre des Ressources naturelles et des Forêts, mais aussi ministre responsable du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie/Îles de la Madeleine a mentionné en campagne électorale que la crise du logement était sa priorité.
Un de ses premiers gestes en ce sens a été d’appuyer les efforts du maire, Guy Caron, qui a lancé récemment un Plan d’action de la Ville de Rimouski contre la pénurie de logements. Mais l’auteur de ces lignes tente d’obtenir un engagement plus précis et original de la part de madame Blanchette Vézina depuis quelques temps. Il semble que ce moment soit venu, car elle ouvre la porte à une révision, de la part de son gouvernement, des lois et règlements concernant les relations locateurs-locataires.
Inventaire des recommandations
« Mon gouvernement et moi sommes conscients des enjeux engendrés par la crise du logement. La ministre responsable de l’Habitation vient tout juste de confier à la députée de Labelle et adjointe parlementaire, Chantale Jeannotte, le mandat de rencontrer divers groupes et experts ayant un intérêt pour le marché locatif, afin d’effectuer un inventaire des recommandations qui permettront d’apporter des solutions novatrices aux enjeux du logement locatif, dans le contexte actuel (NDLR : 99,6% des logements sont occupés) », explique la députée-ministre rimouskoise.
« Mesures à mettre en place »
Le plus important à nos yeux, ce qui vient confirmer l’intention gouvernementale de réviser le système, est ce qui suit : « L’objectif de ce mandat est de nourrir la réflexion gouvernementale sur les mesures à mettre en place, notamment sur les plans législatif ou réglementaire, pour poursuivre l’action gouvernementale visant à répondre aux besoins des locataires. »
« Je tiens, par ailleurs, à rappeler que l’on peut faire appel au Tribunal administratif du logement (TAL) pour déposer une plainte », rappelle-t-elle, cependant.
Un seul logement disponible
Sur le site Internet Appartogo, il y avait un seul logement à louer à Rimouski, cet après-midi, dont le loyer est de 2 200 $. On dénombrait seulement 12 logements disponibles au Bas-Saint-Laurent sur ce site. Le prix moyen pour un logement de deux chambres à coucher était de 1 345 $ dans la région.
En rappel, en vidéo, notre entrevue de début d’année avec madame Blanchette Vézina.